Le gauchiste Jean-Luc Mélenchon a accusé Emmanuel Macron de « compromettre la France » en soutenant le président déchu Ali Bongo. Marine Le Pen a également critiqué les « résultats misérables » de la politique africaine du gouvernement français.
Ali Bongo, le président sortant du Gabon, a été renversé par un coup d’État militaire tôt mercredi matin après avoir annoncé sa réélection. Les responsables militaires ont annoncé l’annulation des élections et la « fin du régime d’Ali Bongo ».
Le président de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s’est plaint sur X, anciennement Twitter, que « le Gabon n’a pu se débarrasser de sa marionnette présidentielle que grâce à une intervention militaire ».
A l’heure où « les Africains inversent la tendance », « Macron a une fois de plus compromis la France en [Ali Bongo] soutenu jusqu’au bout », a déclaré Mélenchon. Les avertissements ont été ignorés.
Ali Bongo était au pouvoir depuis 2009. Son père avait dirigé le pays pendant 41 ans jusqu’à sa mort.
Dans une long post sur X La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a appelé le ministre des Affaires étrangères à « clarifier la doctrine de la France dans ses relations avec ce pays historiquement ami », citant « l’incompétence qui caractérise votre politique africaine ».
« Dans quelle mesure votre politique africaine est-elle cohérente quand vous voyez les résultats déplorables au Tchad, au Mali, au Niger et maintenant dans l’un des pays historiquement les plus francophiles d’Afrique ? » a demandé l’ancien candidat à la présidentielle.
L’ancien président socialiste François Hollande a déclaré mercredi sur France Info qu’il s’agissait du cinquième coup d’État en trois ans dans la région : « Lorsque le premier coup d’État a eu lieu au Mali, il n’y a pas eu de réaction suffisante, ni de la part de la France, ni de la communauté internationale et de la communauté internationale. la CEDEAO», a-t-il analysé.
Même si Macron était déjà président au moment des deux coups d’État consécutifs au Mali (2020 et 2021), il y avait « une forme d’acceptation » des coups d’État, a déclaré Hollande.
Le gouvernement et Macron restent prudents
Le récent voyage d’Emmanuel Macron au Gabon pour un sommet sur la protection des forêts tropicales en mars a été critiqué par les opposants à Ali Bongo et interprété par certains comme un soutien à celui-ci.
Mais à l’époque, Macron avait tenté de contrer ces accusations en déclarant que « la France est un interlocuteur neutre qui parle à tout le monde et dont le rôle n’est pas de s’immiscer dans les affaires intérieures ».
« Je ne suis venu investir dans personne. « Je suis juste venu montrer mon amitié et ma considération pour un pays et un peuple frères », avait alors déclaré Macron.
Aujourd’hui, les institutions françaises restent largement silencieuses. Contacté par EURACTIV France, le ministère français des Affaires étrangères n’a pas souhaité commenter la situation, pas plus que l’Elysée.
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