Visites inaugurales : Pourquoi Baerbock et Scholz se rendent-ils d’abord en France ? – Politique intérieure

Tout d’abord, la nouvelle ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock (40 ans, Verts) s’est rendue à Paris pour sa visite inaugurale mercredi, aujourd’hui le premier déplacement du nouveau chancelier Olaf Scholz (63 ans, SPD) se fait sur la Seine.

La France, toujours la France. Pourquoi les hauts responsables politiques allemands se présentent-ils toujours d’abord à leurs grands voisins ?

La réponse est simple : Parce que la relation entre les deux plus grandes économies ne dépend ni plus ni moins que le sort du continent. Cela semble pathétique, mais c’est l’une des leçons les plus sanglantes que l’Europe et surtout l’Allemagne et la France aient eu à apprendre de l’histoire.

Des siècles d’inimitié, plusieurs guerres, des millions de morts – pendant longtemps, l’Allemagne et la France se sont affrontées de manière irréconciliable en tant que soi-disant «ennemis héréditaires». La relation franco-allemande particulière remonte aux deux chefs de gouvernement d’après-guerre, le président français Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer. Ils ont scellé le traité d’amitié franco-allemand le 22 janvier 1963 à l’Elysée à Paris.

Dès 1957, les deux pays étaient membres fondateurs de la Communauté économique européenne (CEE), l’étape préliminaire de l’UE actuelle.

C’est surtout Adenauer et de Gaulle qui ont tiré la conclusion des terribles expériences de la guerre mondiale qu’il ne devrait plus jamais y avoir de guerre entre l’Allemagne et la France. Afin de bannir une fois pour toutes la rivalité pour la suprématie et les avantages économiques qui s’étaient développées au fil des générations du domaine des idées des deux peuples, ils ont jeté les bases d’un partenariat toujours plus étroit.

Aujourd’hui, il n’y a pas que des échanges de jeunes, des réunions de cabinet communes régulières et des gestes symboliques, comme la première visite inaugurale les uns aux autres. Le traité de l’Élysée a été renouvelé en janvier 2019 par le « traité d’Aix-la-Chapelle ».

L’ouverture des frontières dans l’espace Schengen, la monnaie commune (euro) instaurée par le traité de Maastricht et l’étroite coopération entre les deux armées (brigade franco-allemande) encadrent aujourd’hui le pacte d’amitié.

Il n’est donc pas étonnant que Scholz et Baerbock se rendent d’abord à Paris. Car même dans l’UE, les accords entre l’Allemagne et la France sont généralement le début de tout accord européen. Rien ne fonctionne sans les deux pays. Le fait que les deux hauts responsables politiques se rendront immédiatement après à Bruxelles vise à souligner l’importance du continent uni en termes de protocole.

La troisième station des visites inaugurales est traditionnellement notre voisin oriental, la Pologne. Ici aussi, un signe de paix et de coopération devrait être posé après des siècles d’hostilité mutuelle et de cession territoriale – Baerbock rencontrera son collègue polonais Zbigniew Rau (66) vendredi à Varsovie.

Le gouvernement du parti conservateur PIS n’appréciera pas particulièrement l’escale à Bruxelles, car Varsovie est actuellement en conflit avec la Commission européenne sur l’État de droit et l’accès du droit européen au droit polonais.

L’ancien président fédéral Joachim Gauck (81 ans) a donné un exemple différent après son élection en 2012 : il a d’abord visité Varsovie, puis s’est envolé pour Paris pour le spectacle.

Nihel Beranger

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