La présidence française du Conseil de l’UE, dont les principaux objectifs ont été présentés aujourd’hui par le chef de l’État français, aura la croissance économique parmi ses priorités et, pour investir davantage dans les grands projets communs, il doit y avoir des exceptions aux règles fiscales établies par les traités, à savoir la règle du déficit de 3%, suspendus pendant la pandémie, a déclaré Macron.
« Ces nouveaux investissements doivent être intégrés dans nos cadres budgétaires, nous avons donc besoin d’une discussion stratégique sur la manière d’encadrer les investissements les plus favorables et de repenser nos règles budgétaires dans cette perspective », a détaillé le président lors d’une conférence de presse au Palácio do Eliseu.
« Il va falloir commencer à construire un cadre financier crédible, transparent, capable de véhiculer l’idée d’une Europe forte, juste et durable. […] Nous réfléchirons avec les États membres sur ce sujet. Pendant la pandémie nous mettons entre parenthèses l’application de nos règles fiscales communes […] et on ne peut pas faire comme si de rien n’était », a déclaré Emmanuel Macron.
Pour concrétiser cette vision, du 10 au 11 mars, la France organisera un sommet des chefs d’État sur le nouveau modèle européen de croissance et d’investissement.
Pour Emmanuel Macron, l’Europe doit être plus présente dans l’espace numérique, à savoir favoriser les grandes entreprises européennes dans le domaine des réseaux et du stockage de données (« Cloud »), la France proposant toujours, dans son semestre à la tête du Conseil de l’UE , une ligne de financement spéciale pour ces projets.
La présidence française souhaite également aller de l’avant avec un projet de taxe frontalière sur les émissions de carbone des produits importés.
Une autre proposition vise à empêcher l’exportation de produits issus de la déforestation dans d’autres parties du monde, comme l’huile de palme ou la viande.
Paris entend également reprendre certaines mesures qui restaient à approuver lors du sommet social de Porto, qui s’est tenu en mai sous la présidence portugaise de l’UE, comme l’instauration d’un salaire minimum européen, une directive sur la transparence des salaires entre hommes et femmes. et des quotas de genre dans les conseils d’administration des entreprises européennes.
La réforme de l’espace Schengen et un sommet avec l’Union africaine font partie des priorités de la France pour la présidence semestrielle, a déclaré Macron.
« L’objectif de notre présidence est de passer d’une Europe de la coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante à l’extérieur, dans le monde, totalement souveraine, libre de ses choix et maîtresse de son destin », a déclaré le président français, précisant les priorités de la présidence française du Conseil de l’UE, entre janvier et juin 2022.
Macron entend également surveiller en permanence la politique migratoire de l’Europe, avec des réunions régulières des chefs des 27.
La France a construit les priorités de sa présidence sur trois axes principaux : la souveraineté, la croissance et une Europe humaniste.
Un autre objectif de la présidence française est de présenter en mai les conclusions d’un recueil de témoignages sur l’avenir du projet européen.
Dans le domaine de la jeunesse, Emmanuel Macron organisera une rencontre des universités en juin et proposera également un service civique pour toute la jeunesse européenne.
Le président Emmanuel Macron présentera ses priorités devant le Parlement européen le 19 janvier à Strasbourg.
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