Axel Mönch sur le glyphosate : les exercices de routine deviennent un enjeu politique

Le glyphosate est depuis longtemps sous l’emprise d’une politique polarisée, ce qui rend difficile la prise de décision objective. La polémique à ce sujet dure longtemps.

Cela est redevenu clair cette semaine. De simples exercices de routine dans le processus d’approbation deviennent une question politique. Même la prolongation de l’approbation d’un an pour des raisons de procédure crée des frictions. Il devrait en effet aller de soi de donner plus de temps à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) alors qu’elle doit d’abord étudier 3 000 études sur les risques possibles du glyphosate. Bien sûr, on peut se demander si l’abondance d’études est nécessaire, si quelqu’un cherche à gagner du temps avec des objections toujours nouvelles. Ou si les autorités de Parme travaillent simplement avec soin pour arriver à une évaluation des risques aussi fiable que possible. Seul le respect de l’Efsa oblige les politiciens bruxellois à ne pas s’immiscer dans le processus, voire à le bloquer.

Cela ne s’est pas produit non plus, mais l’absence de majorité qualifiée des États membres de l’UE dans l’instance d’appel donne un drôle de goût. Les opposants au glyphosate prennent immédiatement l’absence de déclaration comme modèle. Le Pesticide Action Network l’interprète comme un rejet du pesticide controversé et en fait probablement trop. D’une part, il y avait au moins une majorité simple parmi les États membres de l’UE. En revanche, l’Allemagne et la France ont clairement indiqué qu’elles souhaitaient que la procédure se déroule correctement. Ils auraient donc pu en principe être d’accord.

Les événements politiquement surchargés à Bruxelles n’augurent rien de bon pour la décision réelle sur la réapprobation du glyphosate dans l’année à venir. Après que l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a déclaré que l’ingrédient actif est inoffensif, les chances d’un rapport positif de l’Efsa augmentent. Cela fait longtemps que le Département de la santé des Nations Unies n’a pas identifié le glyphosate comme un risque de cancer, et peu de nouvelles preuves sont apparues depuis lors. Mais même si l’Efsa devait donner son feu vert, la polémique sur le glyphosate ne sera pas close. Après les événements de cette semaine, on peut supposer que la Commission européenne devra procéder au réenregistrement sans le consentement des États membres de l’UE. Le manque de soutien politique suggère que le différend sur le gyphosate se poursuivra pendant longtemps.

Nihel Béranger

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