DLe peuple allemand se trouve dans une situation presque désespérée. Étranglé de l’extérieur par un ennemi désireux de l’assujettir, épuisé intérieurement par les épreuves qui en résultent et toutes ses terribles conséquences, il ne lui reste plus qu’un seul appui, à savoir sa forte volonté de vivre. Où est la fin ? On ne sait pas. Le salut ne peut venir que de l’extérieur.
Mais ceux qui sont enclins à nous apporter du secours n’ont pas la force nécessaire pour le faire et ils nous demandent également de faire des choses qui mettraient à rude épreuve notre capacité affaiblie à faire face. Mais nous voulons vivre. Mais pour vivre, il faut faire le nécessaire.
À l’heure où l’effondrement de la monnaie menace l’existence de chacun, des décisions désespérées sont devenues nécessaires. Si des mesures avaient été prises à l’avance, la détresse aurait été moindre. Il est donc très tard. Mais pour les personnes déterminées, il n’est jamais trop tard.
Le Reichstag doit se ressaisir
Le Reichstag, ce Reichstag des échecs, s’est réuni hier pour discuter des mesures à prendre avec le gouvernement du Reich, ce gouvernement d’activité insuffisante. Le Reichstag et le gouvernement du Reich devront faire preuve de la plus grande détermination s’ils veulent répondre aux attentes du peuple allemand et aux exigences du moment.
Le chancelier Wilhelm Cuno a pris la parole. Il a décrit la situation avec vérité. Il ne sait pas non plus comment montrer les points lumineux dans cette image sombre. Il appelle à « un peuple fort et un gouvernement fort ». Que lui, l’orateur fatigué, fasse sa part pour rendre enfin justice à la partie des revendications qui le concerne.
L’action anglaise, qui du point de vue allemand se considère comme une médiation et en est en réalité une, a échoué jusqu’à présent. L’idée est de tenter un accord direct avec la France. Les hommes politiques entendus par les masses l’ont déjà réclamé. Mais il y a barrière après barrière entre la France et l’Allemagne, autant d’obstacles érigés par la politique du gouvernement français. La France ne veut pas seulement se rendre. Derrière cela se cache tout un programme politique de violation des droits territoriaux et souverains allemands, qui engage le gouvernement Poincaré.
Il ne peut y avoir d’entente avec la France d’aujourd’hui, engagée dans ce programme. Mais il faut qu’il y ait une entente, si elle peut être, avec les Français induits en erreur. Si les choses ne sont pas encore prêtes, ce n’est pas la faute du gouvernement du Reich. Mais a-t-elle fait suffisamment pour sensibiliser l’opinion publique française à la volonté de réconciliation de l’Allemagne ?
Les tentatives de communication étaient sincères
Hier, le Chancelier Cuno a encore une fois évoqué les quatre tentatives de communication faites par son cabinet avant l’occupation de la Ruhr. Ils étaient sincères et auraient dû faire écho là-bas. Mais il ne sert à rien de se référer au passé. Notre situation politique nécessite un traitement constant. Avec le Premier ministre Poincaré, nous ne pouvons rien obtenir avec des notes et des mémorandums, mais avec le peuple français, il existe les moyens des discours d’homme d’État et les autres moyens d’une politique de publicité active.
“Coffee addict. Lifelong alcohol fanatic. Typical travel expert. Prone to bouts of apathy. Internet pioneer.”