Les labels de qualité, labels et procédures alimentaires doivent donner des garanties aux consommateurs en termes d’origine des produits, de préservation de l’environnement ou du territoire, et doivent également être exemplaires en termes de critères de consommation responsable. Cependant, selon deux analyses publiées par Greenpeace France, WWF France et Basic da un lato et UFC-Que Choisir d’autre part, ils montrent de grands écarts entre les promesses et la réalité. Pour que les labels jouent réellement leur rôle, les trois organismes demandent une révision des conditions de certification (cahier des charges, exigences de contrôle, etc.), et que l’attribution des aides publiques aux différents labels soit soumise à une réelle garantie sur les impacts environnementaux et socio-économiques.
La jungle des garanties
« On assiste – écrit Greenpeace France – à une prolifération de labels et de procédures officiels ou volontaires visant à garantir l’origine, la qualité, la conservation de l’environnement ou d’autres aspects socio-économiques. Certaines de ces démarches bénéficient également du soutien des pouvoirs publics : statut de signalétique, aides au titre de la future politique agricole commune (PAC) pour la haute valeur environnementale et l’agriculture biologique, la part minimale de produits considérés comme durables en restauration collective, etc. ». Si les labels (liste des ingrédients, labels, mentions, etc.) restent pour les consommateurs le principal canal d’information sur les produits acheter, les associations ont étudié la fiabilité et les impacts de ces labels et démarches pour déterminer s’ils peuvent réellement constituer des repères pertinents pour orienter les achats.
Fromages AOP et promesses non tenues
L’UFC-Que Choisir a fait analyser le cahier des charges de 8 fromages par Appellation d’origine protégée (AOP) afin de vérifier si les critères définis pour les zones et les conditions de production sont à la hauteur des exigences de ces panneaux officiels. Contrairement aux promesses de territorialité pour l’AOP, les résultats montrent en effet qu’une partie significative des produits étudiés ne devraient pas bénéficier de labels officiels, car ils présentent peu de différences avec les productions industrielles.
Le développement durable, « le parent pauvre des labels alimentaires »
Greenpeace France, Wwwf France et Basic ils ont mené une étude pour évaluer la
durabilité de différentes approches alimentaires (labels, attestations, etc.) à l’aide d’une grille d’analyse innovante et systémique. Accessible en ligne, cette grille comprend sept enjeux environnementaux (impacts sur le climat, la biodiversité, etc.) e sept enjeux socio-économiques (conditions de travail, impact sur la santé humaine, etc.). Basée sur une revue substantielle de la littérature, l’étude combine l’analyse des spécifications et des études d’impact, avec une gamme de données provenant d’entretiens avec des responsables de processus et des experts en systèmes alimentaires. L’étude montre que de nombreuses approches alimentaires ont des avantages socio-économiques et environnementaux autres que leurs intentions déclarées.
Quelques exemples
● Le biologique se porte bien : les démarches qui partagent les fondements de l’agriculture biologique (agriculture biologique, Bio Equitable en France, etc.) présentent les bénéfices socio-économiques et environnementaux les plus forts et avérés du fait de leurs impacts positifs notamment sur la santé humaine, la qualité des sols, ressources en eau, la biodiversité ou le bien-être animal.
● L’agriculture biodynamique certifié par Demeter, il présente les mêmes garanties que le bio, et selon l’étude, ses bénéfices environnementaux et socio-économiques sont les plus forts et les plus homogènes.
Effets involontaires
Certaines approches peuvent parfois générer des potentiels d’impacts positifs qui ne font pas l’objet d’intentions particulières. C’est particulièrement vrai pour la qualité de l’air, influencée positivement à la fois par les meilleurs exemples d’AOP et par des approches qui partagent les fondements de l’agriculture biologique. Greenpeace France, UFC-Que Choisir et Wwwf France demandent donc aux pouvoirs publics de : Un soutien public conditionnel à l’impact des démarches et non aux intentions affichées, soutenir les initiatives d’amélioration; Revoir la gestion de la signalétique officielle (études d’impact public, obligation de contrôle, etc.) en élargissant la représentation de la société civile dans le développement et la gestion des marques.
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