La Macédoine du Nord a franchi un autre obstacle sur la voie des négociations d’adhésion à l’UE. Le Parlement de Skopje a approuvé samedi un accord avec la Bulgarie pour reconnaître la minorité bulgare en Macédoine du Nord. La Chambre des députés bulgare avait déjà approuvé l’accord proposé par la France en juin, mettant fin à la résistance bulgare à l’ouverture de pourparlers sur l’adhésion de la Macédoine du Nord à l’UE.
Comme en Bulgarie, la décision en Macédoine du Nord a été prise contre une résistance farouche de l’opposition. Des manifestations ont également eu lieu dans les rues du pays. Néanmoins, 68 des 120 députés de Skopje ont voté en faveur de l’accord, qui prévoit un changement constitutionnel. Les représentants du parti national conservateur d’opposition VMRO-DPMNE avaient quitté la salle avant le vote.
Ils jugent la proposition française néfaste et parlent de menace de « bulgarisation » en Macédoine du Nord. Le plan prévoit entre autres que les droits de la minorité bulgare, qui ne compte que quelques milliers de personnes, soient protégés par la constitution. Cependant, une majorité des deux tiers au Parlement est requise pour le changement correspondant, ce qui n’est actuellement pas en vue.
Les voisins dressent des obstacles
La Macédoine du Nord attend le début des pourparlers avec l’UE depuis 2008. Et la Bulgarie n’a pas été le premier pays voisin à lui mettre des obstacles. Pendant des années, la Grèce a bloqué le rapprochement de ce pays du sud-est de l’Europe avec l’UE et l’OTAN. La Macédoine du Nord a changé son nom et sa constitution pour surmonter cela.
Après cela, la résistance est venue de Sofia pour arracher des concessions à Skopje sur les questions de minorité, d’interprétation historique et de langue. Le fait que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ait assuré jeudi aux députés macédoniens ne change rien à cela : « les questions bilatérales telles que l’interprétation de l’histoire ne sont pas une condition des négociations d’adhésion ». L’opposition, mais aussi les détracteurs libéraux, craignent que le compromis ne permette à la Bulgarie d’entraver davantage l’avancée des négociations.
Néanmoins, le Premier ministre Dimitar Kovacevski a salué la décision du parlement. « Aujourd’hui, nous ouvrons une nouvelle perspective pour notre pays », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. « A partir d’aujourd’hui, nous prendrons des mesures accélérées pour rejoindre la famille de l’UE. » Dès mardi, il y aura une première réunion de son gouvernement avec des représentants de l’UE. (reu/apa)
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