Elections France 2022 : Le candidat conservateur agite le cordon sanitaire français face à l’extrême droite | International

L’annonce par la candidate conservatrice, Valérie Pécresse, qu’elle évitera de donner des « slogans » de vote à ses électeurs si elle ne parvient pas à se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle française ce dimanche, a encore fissuré le cordon sanitaire qui, jusqu’à présent, il a tenu l’extrême droite en France à l’écart des principales places du pouvoir, à commencer par l’Elysée.

« Je dirai pour qui je vote, mais je ne donnerai pas de slogans », a déclaré vendredi Pécresse sur la radio France Inter. Peu après, la candidate conservatrice, qui avec une intention de vote de 8,5 %, selon les sondages, reste très loin de la finale du 24 avril et qui voit son parti menacé à la fois par Emmanuel Macron et, de droite, l’ultra Éric Zemmour, nuance un peu sa réponse. « Je veux que les Français me placent au second tour. Ne vous laissez pas berner par un faussaire de droite. Si ce n’est pas le cas, comme je l’ai toujours fait, je dirai clairement quel sera mon vote et je dirai la voie que je considère comme la bonne pour la France », a-t-elle écrit sur Twitter. Pourtant, a-t-elle souligné auprès de la presse française, elle s’est encore une fois abstenue d’appeler, expressément, à freiner l’extrême droite.

Il y a exactement 20 ans, en avril 2002, la France connaissait sa première grande choc quand, au milieu d’un absentéisme record de plus de 28 % (qui pourrait désormais être dépassé), le chef du Front national de l’époque, Jean-Marie Le Pen, s’est qualifié pour le second tour des élections présidentielles. Depuis, les autres partis français ont resserré les rangs élection après élection pour empêcher la victoire de l’extrême droite. Même s’ils devaient voter le nez bouché.

Pécresse elle-même avait déclaré en 2017, après la défaite du candidat alors conservateur, François Fillon, qu’il fallait « battre Marine Le Pen » et appelé à « voter pour Emmanuel Macron, même à contrecœur ». Plus tard, elle a insisté sur le fait que « la porosité zéro avec le FN est une ligne rouge à ne pas franchir ».

Le scénario d’un duel entre Macron et Le Pen promet de se répéter ce dimanche, mais avec un écart de vote bien plus serré, si bien que tous les regards se tournent vers l’éventualité d’un président d’extrême droite.

Pourtant, les choses semblent changer sur le soi-disant « front républicain ». Ils ont déjà commencé à le faire en 2017, lorsque le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a refusé de demander à ses électeurs de soutenir la recrue de l’époque Emmanuel Macron pour empêcher la victoire de Marine Le Pen, qui avait réussi à passer au second rang. tour. . Une position qui ne semble pas avoir changé depuis. « Voter des slogans n’a plus de sens en général et je ne vois pas pourquoi je devrais détruire ce que j’ai construit en lançant un slogan qui, de toute façon, ne fera pas l’unanimité », s’est-il justifié ce vendredi sur le réseau BFMTV.

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Par sa prise de position, Mélenchon se démarque une nouvelle fois du reste de la gauche qui, de la socialiste Anne Hidalgo, au communiste Fabien Roussel ou à l’écologiste Yannick Jadot, ont déjà annoncé qu’ils demanderaient à stopper l’extrême droite si Le Pen reclassait .

Bien que la position de Pécresse ne soit pas forcément celle de son parti, qui tiendra lundi une réunion de son bureau politique, le candidat ultra Le Pen a salué ce vendredi le changement de discours du chef des conservateurs comme une « sage décision » et une  » changement de jurisprudence de LR ».

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Nihel Beranger

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