Une délégation française a rencontré à Doha des représentants des talibans pour la première fois depuis leur prise de pouvoir en Afghanistan le 15 août, a annoncé le porte-parole Suhail Shaheen ce vendredi (27/08/2021).
L’émissaire français François Richier et sa délégation « se sont entretenus en détail » jeudi de la situation à l’aéroport de Kaboul avec une délégation conduite par le directeur adjoint du bureau politique des talibans, Sher Abas Stanikzai, a indiqué le porte-parole.
« Des questions politiques et la situation actuelle en Afghanistan ont été discutées », a noté le porte-parole sur Twitter.
Le Premier ministre français Jean Castex a déclaré jeudi que la mission d’évacuation française de Kaboul prendrait fin vendredi, soit la date maximale « imposée » par les Américains.
Mais la France pourrait poursuivre les évacuations d’Afghanistan « au-delà » de cette échéance, a indiqué vendredi le secrétaire d’État aux Affaires européennes Clément Beaune.
afp/
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L’Afghanistan, entre rage et désespoir
Manifestations du jour de l’indépendance
Après le choc initial, les Afghans ont commencé à descendre dans la rue pour protester contre le régime taliban. Le jeudi 19 août, qui a été célébré le jour de l’indépendance, à Kaboul et dans d’autres villes, il y a eu des manifestations pour commémorer la fin de la domination britannique et montrer accessoirement le mécontentement face au retour des talibans. Pour cela, le drapeau national afghan a été déployé.
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L’importance du drapeau
Le drapeau noir, rouge et vert de l’Afghanistan était le symbole le plus puissant des manifestations du jeudi 19 août, car il contraste avec l’insigne blanc des talibans. « Des centaines de personnes sont descendues dans la rue », a déclaré à Reuters Mohammad, l’un des manifestants. « Au début, j’avais peur et je ne voulais pas y aller, mais j’ai vu que mes voisins le faisaient et j’ai pris le drapeau que j’avais à la maison. »
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Victoire sur les occupants étrangers
Les combattants talibans et leurs partisans sont également descendus dans la rue pour célébrer le jour de l’indépendance, alors que les militants déclaraient fièrement qu’ils avaient vaincu les États-Unis. Ils ne l’ont pas fait avec la bannière noire, rouge et verte, mais avec leur propre drapeau.
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Le drapeau des talibans : noir et blanc
Lever un drapeau blanc signifie tout sauf se rendre ces jours-ci en Afghanistan. Cela montre en fait que les talibans sont revenus au pouvoir. Le drapeau est blanc et est inscrit avec la Shahada, la profession de foi islamique. Les combattants l’affichent depuis qu’ils ont repris le contrôle de l’Afghanistan, par exemple en patrouillant dans les rues.
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Traversée vers les pays voisins
D’innombrables Afghans ont tenté de quitter le pays depuis le retour des talibans. Une façon est de traverser la frontière avec le Pakistan. La famille afghane que l’on voit sur l’image est arrivée dans le pays voisin le jeudi 19 août par le passage Spin Boldak/Chaman. Le col était également ouvert au commerce, avec des camions transportant des produits agricoles dans les deux sens, selon Reuters.
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Désespéré d’échapper
Des centaines de personnes se rassemblent sur la route de l’aéroport, attendant l’occasion de monter à bord d’un avion militaire et de quitter le pays. A l’aéroport Hamid Karzaï, la situation reste tendue. Les talibans tentent d’éloigner les gens, tandis que les troupes américaines tentent d’imposer l’ordre. Plusieurs personnes sont mortes à cause des bousculades générées par la foule désespérée.
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Laissé derrière
Ceux qui ont pu passer les contrôles établis par les talibans dans les rues de Kaboul ont laissé leurs voitures abandonnées lorsqu’ils ont réussi à rejoindre l’aéroport, espérant pouvoir embarquer sur l’un des vols qui quittaient le pays. Ces voitures ont ensuite été détruites par ceux qui ont essayé d’entrer dans l’aéroport et n’ont pas pu.
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Se battre pour évacuer
L’armée américaine tente de maîtriser la situation à l’aéroport de Kaboul. Washington, ainsi que d’autres puissances occidentales, a été critiqué pour ne pas avoir déclenché l’évacuation de son personnel diplomatique et de ses assistants locaux, qui ont collaboré à la lutte, à temps. Il est désormais difficile de savoir si toutes les personnes vulnérables, y compris les journalistes, peuvent être mises en sécurité.
Auteur : Carla Bleiker
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