La France appelle les pays du Golfe à ne pas isoler le Liban en pleine crise économique

La France a exhorté le Golfe à ne pas isoler le Liban, affirmant qu’il avait besoin de l’aide de ses partenaires régionaux, alors qu’un différend diplomatique amer entre le pays méditerranéen assiégé et ses voisins s’est approfondi.

L’Arabie saoudite, le Koweït, Bahreïn et les Émirats arabes unis ont retiré leurs ambassadeurs de Beyrouth et expulsé les émissaires libanais de leur pays après que le ministre libanais de l’Information, George Kordahi, a publiquement critiqué la guerre menée par les Saoudiens contre les Houthis au Yémen.

Riyad a ensuite retiré ses citoyens et interdit les importations libanaises, sapant le commerce extérieur de la petite nation et la privant de millions de dollars alors qu’elle se débat contre l’un des pires effondrements économiques de l’histoire moderne.

La France, l’un des alliés les plus proches du Liban, alarmée, a déclaré qu’il était d’une importance vitale que le pays reste en dehors des crises régionales plus larges.

« La dissociation du Liban des crises régionales est d’une importance essentielle », a déclaré jeudi à la presse la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre.

« Le Liban doit pouvoir compter sur tous ses partenaires régionaux pour l’accompagner sur la voie des réformes et de la sortie de crise », a-t-il ajouté.

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a ajouté qu’il était essentiel que le Liban puisse compter sur l’aide de ses voisins.

Le conflit du Golfe n’a pas seulement menacé de déstabiliser l’économie libanaise, il a également fait sauter un coin dans le gouvernement fragile du pays, qui a été formé il y a tout juste deux mois après une année d’impasse politique et d’âpres négociations.

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D’un côté, ceux qui soutiennent Kordahi, qui a refusé à plusieurs reprises de démissionner, affirmant que les commentaires avaient été filmés en août avant qu’il ne devienne ministre. Parmi ses bases de soutien se trouve le bloc parlementaire du groupe militant libanais soutenu par l’Iran, le Hezbollah, dont le porte-parole a été cité à la télévision locale disant que « la réaction saoudienne… équivaut à faire la guerre ».

D’autre part, le Premier ministre Najib Mikati est apparu jeudi une nouvelle fois pour appeler à la démission de Kordahi, affirmant qu’il devait « donner la priorité à l’intérêt national », car ils représentaient un défi difficile pour le gouvernement.

« Je réitère les appels au ministre de l’Information pour qu’il écoute sa conscience et tienne compte des circonstances et adopte la position qu’il doit prendre », a déclaré Mikati sans lui demander explicitement de démissionner.

Les liens de l’Arabie saoudite avec le Liban sont tendus depuis des années, en grande partie en raison du rôle de plus en plus important que le Hezbollah a assumé dans le pays et de ce que le Golfe considère comme une présence envahissante de l’Iran dans la région.

Le ministre libanais de l’Information George Kordahi

(PA)

Ces tensions n’ont éclaté qu’avec la parution de l’interview dans laquelle Kordahi a déclaré que le Yémen était visé et que ses Houthis alignés sur l’Iran se défendaient. Riyad a déclaré que les commentaires de Kordahi étaient un symptôme de la domination du Hezbollah et de l’Iran.

Cela n’a été aggravé que par la fuite d’enregistrements audio publiés mercredi par le journal saoudien Okaz du ministre libanais des Affaires étrangères Abdullah Bou Habib, minimisant apparemment l’importance de l’aide financière de l’Arabie saoudite tout en laissant entendre que le Golfe en demandait trop. d’exiger la fin du Hezbollah.

Être coupé par le Golfe menace de plonger le Liban dans de plus grandes difficultés financières. Alors que des pays comme l’Arabie saoudite se sont distanciés financièrement du Liban au fil des ans, le Liban dépend de sa capacité à exporter à l’étranger vers le Golfe et également des envois de fonds des Libanais vivant dans des pays comme les Émirats arabes unis.

Jeudi, Mikati a exprimé sur Twitter qu’elle avait convenu avec le président Michel Aoun d’une « feuille de route » pour résoudre un différend diplomatique avec l’Arabie saoudite, selon un article présidentiel libanais sur Twitter.

Nihel Beranger

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