La France demandera à l’Union européenne d’engager des poursuites judiciaires contre le Royaume-Uni si Londres ne délivre plus de permis de pêche d’ici ce vendredi, a déclaré un responsable du gouvernement Clément Beaune.
Beaune a également accusé le Premier ministre britannique Boris Johnson d’avoir tenté en vain de diviser l’Europe et d’isoler la France dans le différend sur les permis de pêche.
Le gouvernement français s’attend à ce que le Royaume-Uni approuve près de 100 licences de pêche pour opérer dans les eaux territoriales britanniques, a déclaré Beaune. « Si le Royaume-Uni donne aujourd’hui quelques dizaines de licences en signe de bonne volonté (…), nous en tiendrons compte », a déclaré Beaune à la radio France Info.
Dans le cas contraire, la France demandera à la Commission ce week-end d’engager une action en justice.
La France et le Royaume-Uni ont convenu d’un mécanisme de licence pour l’accès des bateaux de pêche à leurs zones territoriales respectives après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Paris dit ne pas avoir reçu les permis qu’il aurait dû avoir (selon l’accord « Brexit », les pêcheurs européens n’auraient qu’à prouver qu’ils y pêchaient déjà), et le Royaume-Uni dit qu’il n’a accordé de permis qu’à ceux qui n’en ont pas présenté la documentation nécessaire.
Bien qu’elle ne représente qu’une petite partie des économies des deux pays, la question est politiquement sensible.
« Boris Johnson pensait pouvoir isoler la France. nous nous sommes remobilisés [os europeus] pour que l’accord soit respecté », a-t-il déclaré.
La ministre française en charge des affaires maritimes, Annick Girardin, a déclaré jeudi que la France demanderait à l’Union européenne de porter l’affaire devant l’arbitrage d’une commission de représentants britanniques et européens qui supervise l’exécution de l’accord sur le Brexit. Le ministre britannique du « Brexit », David Frost, a également déclaré que Londres envisageait d’utiliser ce mécanisme pour résoudre le différend.
Si cela échoue, la France demandera à la commission d’engager une procédure contentieuse, une démarche qui prendra du temps, a déclaré le ministre.
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