La France s’est condamnée pour pollution de l’air. Il va payer une grosse amende aux écologistes

Le Conseil d’État français a condamné le gouvernement à une amende de dix millions d’euros (254 millions de couronnes) pour non-respect de ses engagements de réduction de la pollution de l’air dans certaines régions du pays. Les ONG environnementales qualifient cette décision de tournant. Selon les experts, l’air vicié coûte 40.000 décès prématurés par an en France, selon l’AFP.

Il y a quatre ans, le Conseil d’État, qui exerce les fonctions de juridiction suprême pour les affaires administratives, a ordonné au gouvernement de réduire les niveaux de protoxyde d’azote et de microparticules de poussières dans 13 régions de France parce que la qualité de l’air y n’était pas conforme aux normes de l’Union européenne. L’amende infligée est la plus élevée jamais infligée par le Conseil d’État aux autorités pour violation de leur propre règlement.

« Les mesures prises par le gouvernement ne suffisent pas pour que nous puissions considérer la décision du Conseil d’Etat de 2017 comme pleinement appliquée », a déclaré l’instance dans un communiqué.

Selon elle, Paris et Lyon, deuxième agglomération de France, continuent de faire partie des régions où l’air est trop pollué. Selon le Conseil d’État, le gouvernement a manqué à ses obligations dans huit des treize régions au total, et il dispose de six mois pour y remédier. Si elle ne le fait pas, elle encourt de nouvelles amendes du même montant tous les six mois.

Les ONG Les Amis de la Terre et Greenpeace, qui ont déposé une plainte auprès du Conseil d’État, ont qualifié la décision du tribunal d’historique, d’autant plus qu’elle continuerait à faire pression sur le gouvernement en menaçant de nouvelles sanctions.

Les amendes prononcées par le Conseil d’État vont généralement aux caisses de l’État, mais comme l’État lui-même est débiteur, l’autorité judiciaire a adopté une nouvelle approche. Les Amis de la Terre recevront une dotation de 100 000 euros (2,5 millions de couronnes). Le reste de l’argent va à divers organismes publics qui luttent contre la pollution de l’air et à quatre associations qui surveillent la qualité de l’air.

Le Conseil d’État s’est récemment de plus en plus préoccupé des questions environnementales, enjoignant début juillet au gouvernement de suivre ses propres objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. S’il ne justifie pas d’une activité suffisante dans un délai de neuf mois à compter de la date de la décision, l’autorité menace également d’infliger une amende. À l’époque, les ONG ont également qualifié la décision de tournant.

Nihel Béranger

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