Le non à la proposition de la socialiste Anne Hidalgo de tenir une primaire de gauche pour élire un candidat unique à la présidentielle en France a sonné haut et fort ce jeudi de la part de pratiquement tous les partis concernés. Et avec cela, préviennent de nombreux observateurs, le classement déjà difficile au second tour d’un candidat de gauche aux élections d’avril est encore supprimé, pour lequel aucun n’atteint même 10 % d’intention de vote individuel. Tous sont d’ailleurs très loin de leurs rivaux du centre, de la droite et de l’extrême droite parmi lesquels, pour le moment, il semble que le prochain locataire – ou locataire – de l’Elysée sera décidé.
L’idée d’une gauche unifiée, qui en Espagne trouve son écho dans l’initiative promue par la vice-présidente du gouvernement Yolanda Díaz de rassembler les forces politiques à gauche du PSOE, semble plus compliquée que jamais de l’autre côté. des Pyrénées.
L’un des rejets les plus anciens et les plus virulents a été celui de l’écologiste Yannick Jadot. « Non, je ne participerai pas à une primaire de gauche », a répondu le candidat vert – sorti des primaires internes en septembre – sur la radio Europe 1 à la question de savoir si son refus restera « à tout prix » à la laissé que non. « Il faut être sérieux ; les élections sont dans quatre mois et demi », a-t-il souligné, tout en rappelant qu’au printemps dernier il avait suscité l’une des dernières tentatives – frustrées – des principaux partis de gauche pour chercher comment présenter un front commun aux élections présidentielles. Hidalgo elle-même a participé à ces rencontres qui n’ont abouti à rien, qui, il n’y a pas si longtemps, ne semblait pas non plus très prédisposée à ce processus. « Je ne suis pas favorable à ce type de primaires », a-t-il déclaré le 19 novembre.
Or, mercredi, Hidalgo a déclaré : « Cette gauche fracturée, cette gauche qui désespère beaucoup de nos concitoyens doit s’unir, doit s’unir pour gouverner. « Nous devons organiser des primaires de cette gauche arbitrées par nos concitoyens », a-t-il déclaré.
Le non de Jadot est un revers majeur pour Hidalgo, pas seulement en raison de ses bons résultats aux élections européennes et locales de ces dernières années. De plus, les alliances entre les deux partis ne sont pas inédites : en 2017, l’écologiste a pris du recul pour s’allier au candidat socialiste Benoît Hamon, qui a fini par récolter les pires résultats de l’histoire du PS, alors qu’ils pourraient désormais empirer, selon les sondages.
France Insoumise, parti populiste de gauche de Jean-Luc Mélenchon et le plus réticent à toute approche d’autres formations progressistes, s’est également montrée énergique. « Anne Hidalgo ne peut pas nous proposer la machine à perdre que le PS a inaugurée en 2016 », a déclaré le député. insubiso Éric Coquerel en référence aux primaires socialistes de l’époque – au cours desquelles l’ancien Premier ministre Manuel Valls a perdu, qui a fini par soutenir Emmanuel Macron. « S’il y a plusieurs candidatures, cela veut dire qu’il y a plusieurs projets, comme cela arrive à droite », a-t-il ajouté.
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« Ce n’est pas la solution », a reconnu le candidat communiste, Fabien Roussel, malgré le fait qu’il ait à peine enregistré une intention de vote de 2%. « Certaines primaires règlent le problème de la personne, mais ce n’est pas la personne qu’il faut trouver, mais ce qui peut nous unir » et, de nos jours, « il y a beaucoup de différences » entre les parties.
De nombreux candidats considèrent que la proposition d’Hidalgo répond à une tentative désespérée de sauver sa propre carrière à l’Elíseo. La maire de Paris a suspendu de manière inattendue son emploi du temps mercredi pour rentrer dans la capitale et annoncer, dans le JT de TF1, sa principale proposition, quelques heures après qu’un sondage de l’institut Elabe pour divers médias lui avait donné à peine 3% d’intention de voter. , l’un des chiffres les plus bas depuis qu’elle s’est déclarée candidate et qui présente un danger supplémentaire : les partis ne récupèrent les frais de campagne qu’à partir de 5 % des voix. En deçà de ce chiffre, les comptes ne sortent pas et pourraient signifier la ruine du PS, qui après l’échec de 2017 a dû assainir ses comptes et vendre son siège historique de la rue Solférino, près de l’Assemblée nationale.
Mais s’il est vrai qu’Hidalgo ne revient pas dans les sondages, ses rivaux de gauche ne font pas mieux non plus. Une enquête de l’institut Ipsos pour Le Parisien et franceinfo publié ce jeudi indique qu’aucun des candidats ne parviendrait à atteindre un second tour à ce stade.
Celui qui recueillerait le plus de voix est Mélenchon. Mais avec 8 %, il serait loin derrière le candidat ultra Éric Zemmour (14 %) et les candidats d’extrême droite, Marine Le Pen, et de la droite traditionnelle des Républicains, Valérie Pécresse, tous deux avec une intention de vote de 16 %. . De plus, tous les principaux candidats de gauche réunis (Mélenchon, Jadot avec 7%, Hidalgo avec 5% et 2% de Roussel) ne totalisent pas plus de voix que l’actuel président, Emmanuel Macron, en tête du premier dos avec 25%, selon ce sondage encore très préliminaire, mais qui confirme les mauvais résultats de la gauche sondage après sondage.
L’équipe de campagne socialiste, lancée ce jeudi pour défendre la proposition de son candidat, a fait appel à cela. « A ce jour, la gauche est perdue », a déclaré le patron des socialistes au Sénat, Patrick Kanner. « Nous sommes tous au fond de la piscine, aucun de nous n’a pu pénétrer le plafond de verre qui nous permettrait d’être au-dessus de 10 % », a-t-il rappelé. « Cela étant, il y a deux solutions. Soit on considère qu’être au fond de la piscine n’est pas si mal, on s’approche du lavabo et on disparaît, soit on donne une impulsion pour remonter à la surface. Anne Hidalgo a donné cette impulsion, quelque chose que tout le monde n’aime pas, on l’a compris, mais aujourd’hui, quelle est la solution ? (…) La gauche existe et nous demande de nous unir et de présenter l’espoir, avec responsabilité », a-t-il déclaré sur BFM TV.
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