L’Algérie exige « le plein respect de l’Etat algérien » de Paris | NOUVELLES | DW

Le retour de l’ambassadeur d’Algérie en France, convoqué en début de mois à Alger après les propos critiques du président français Emmanuel Macron, est « conditionné au plein respect de l’Etat algérien » pour Paris, a déclaré ce dimanche (10.10) le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Le retour éventuel de l’ambassadeur d’Algérie en France « est conditionné au respect de l’Algérie, au respect total de l’Etat algérien », a déclaré Tebboune aux médias algériens, dans la première déclaration publique en réaction aux propos de son homologue français.

« Nous avons oublié que [a Argélia] c’était une colonie française (…). L’histoire ne doit pas être truquée », a-t-il ajouté.

Le président Tebboune, qui est également commandant suprême des forces armées et ministre de la Défense, a souligné que « l’État se tient debout avec tous ses piliers, avec son pouvoir, le pouvoir de son armée et de son peuple courageux ».

Emmanuel Macron à Alger en décembre 2017.

Objectifs électoraux cachés ?

Le chef de l’Etat a également souligné, à propos de l’histoire algérienne et de la colonisation française, qu' »on ne peut pas faire comme si de rien n’était ». Quant au « reste, ce sont leurs affaires intérieures », a-t-il dit, suggérant l’existence d’éventuels objectifs électoraux cachés dans les propos critiques de Macron.

Macron a déclenché une crise diplomatique avec Alger à travers des propos rapportés le 2 octobre par le journal français Le Monde, dans lesquels il a qualifié le pays de « système politico-militaire » avec une « histoire officielle réécrite » lors d’une rencontre avec des descendants de personnalités éminentes. de la guerre d’indépendance algérienne.

Selon Le Monde, le président français a également déclaré que « la construction de l’Algérie en tant que nation est un phénomène à observer ».

« Y avait-il une nation algérienne avant la colonisation française ? C’est la question (…) », a déclaré Macron. C’est l’un des passages qui a le plus offensé l’opinion publique et officielle algérienne.

Le 2 octobre, Alger a décidé d’appeler son ambassadeur à Paris « immédiat » et a interdit aux avions militaires français de l’opération Barkhane – une opération anti-insurrectionnelle islamiste radicale au Sahel, constituée par les forces françaises – de survoler son territoire.

Mardi dernier, le président Emmanuel Macron a affirmé son intention d' »apaiser » la question de la mémoire entre la France et l’Algérie et a appelé Alger à « avancer » avec Paris et à « reconnaître toutes les mémoires ».

Nihel Beranger

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