Le leadership politique de l’UE entre les mains de Macron, Draghi et Scholz après Merkel, selon les analystes

Dans une récente enquête publiée par le groupe de réflexion du Conseil européen des relations extérieures (ECFR), 41% des citoyens européens voteraient pour Angela Merkel à la tête de l’UE, contre 14% pour Emmanuel Macron.

Avec le départ de Merkel du pouvoir en Allemagne et sa succession assurée par Scholz, il fait partie des « candidats » à la direction politique européenne en 2022, avec Macron et Draghi, défendent les spécialistes des affaires européennes entendus par l’agence de presse AFP.

Cependant, selon les mêmes analystes, aucun de ces responsables n’aura la capacité de mener seul, compte tenu de la profondeur des problèmes de l’UE, du déclin de l’État de droit au risque de marginalisation géopolitique.

Alexandre Robinet-Borgomano, du think tank français Institut Montaigne, considère que le départ d’Angela Merkel de la scène pourrait « permettre à la vision française » de l’Europe de s’imposer, au sein de l’axe dit franco-allemand.

Macron se présente à la présidentielle française du printemps pour œuvrer pour « une Europe puissante dans le monde, totalement souveraine, libre de ses choix et maîtresse de son destin », comme il l’a déjà dit.

Et, selon l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, Macron pourrait même prendre les rênes si, « après avoir été réélu Président, il construit avec la chancelière allemande le leadership qui manque cruellement à l’Europe, dont elle peut être, en même temps, la figure de la jeunesse et de l’expérience ».

« L’avantage politique et international d’Emmanuel Macron, c’est qu’il est à la fois le plus jeune et le plus expérimenté », note Jean-Pierre Raffarin, dans un article du journal L’Opinion.

Jeudi dernier, des mesures ont également été prises pour solidifier l’axe franco-italien, Macron et Draghi publiant une position commune pour défendre une réforme des règles budgétaires européennes (qui définissent des plafonds serrés pour le déficit et la dette publique) pour donner plus de place à l’investissement. dans l’UE.

Draghi, qui a déjà été surnommé le « Super Mario » compte tenu de son précédent mandat à la tête de la Banque centrale européenne, est également considéré comme un candidat potentiel à la direction politique européenne, a déclaré Nicoletta Pirozzi du groupe de réflexion italien Istituto Affari Internazionali.

« Draghi pourrait combler le vide laissé par Merkel en tant que faiseur de consensus » dans l’UE et, « contrairement à l’approche de Merkel, pourrait donner un nouveau dynamisme à l’intégration européenne dans les domaines économique ou de défense », argumente Nicoletta Pirozzi.

Pourtant, le nom de Draghi est en cours de nomination au poste de nouveau chef de l’État italien.

Un autre « candidat » possible à la direction politique européenne est le successeur de Merkel, Olaf Scholz, qui a assumé dans son programme gouvernemental l’intention « d’accroître la souveraineté stratégique de l’UE ».

Cependant, selon les analystes de l’ECFR Piotr Buras et Jana Puglierin, « il est peu probable que [Scholz] survivre à Merkel » car il « ne répond pas à de nombreux défis européens tels que la pandémie, le changement climatique et la concurrence géopolitique internationale ».

Helen Thompson, professeur d’économie politique à l’Université de Cambridge, a déclaré que l’UE « ne peut pas être dirigée pour le moment » car elle est « affaiblie par la rivalité entre les États-Unis et la Chine ».

De plus, « personne ne deviendra une nouvelle Merkel », conclut Helen Thompson.

Nihel Beranger

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