[Este artículo se publicó originalmente en francés en la revista Herodote.net]
En 1968, le professeur américain Paul Ehrlich fait sensation avec un livre intitulé Shock : La bombe P (Population P). La peur de la surpopulation devait ainsi succéder à celle de l’apocalypse nucléaire avant d’être remplacée à son tour par la peur du changement climatique.
Aujourd’hui encore, l’opinion publique est imprégnée de la conviction que la planète est surpeuplée et qu’il n’y a rien de plus urgent que de réduire au maximum le nombre de naissances. Mais la réalité est bien plus nuancée !
La population mondiale diminuera à la fin de ce siècle, peut-être même depuis 2064 si l’on en croit l’IHME, un institut financé par la Fondation Bill et Melinda Gates. A l’exception de l’Afrique subsaharienne ou de l’Afrique noire, la planète dans son ensemble, Inde comprise, a désormais un taux de fécondité moyen inférieur au taux de remplacement de la population, soit 2,1 enfants par femme. C’est un fait central que les démographes ont très bien assimilé mais que nous avons encore du mal à concevoir.
Seuls deux grands pays sont surpeuplés, c’est-à-dire d’un excès d’habitants au kilomètre carré. Est à propos Bangladesh et Egypte, avec plus de 2000 habitants au kilomètre carré, c’est-à-dire plus densément peuplé que la plupart de nos villes. Le Bangladesh devrait surmonter cet écueil car, avec une fécondité inférieure à 2,1 enfants par femme, sa population ne se renouvelle plus. Cela risque de déstabiliser un peu plus l’Egypte, avec 3,3 enfants par femme.
Concernant équilibre naturel (excédent des naissances sur les décès), l’Afrique noire est une exception. C’est cette région qui, aujourd’hui, il contribue à toute la croissance démographique de l’humanité et cela ne cesse de nous étonner. Il y a 40 ans, comme le raconte le démographe Gilles Pison, l’ONU prévoyait 2 200 millions d’Africains d’ici 2100. Aujourd’hui, ils en attendent 4 400 millions, soit le double, dont 500 millions en Afrique méditerranéenne. C’est un défi que les gouvernements africains relèvent sereinement, car la plupart d’entre eux ne veulent pas entendre parler de planification familiale.
Avez-vous à vous soucier de cela? L’Afrique noire est la région du monde la mieux dotée en ressources naturelles (à l’exception de la bande saharienne) et est encore loin d’être surpeuplée, avec une densité bien inférieure à la moyenne mondiale de 50 habitants au km². Pour ses habitants, privés de tout confort, les enfants sont la seule richesse qui vaille. Une fierté pour les hommes, une assurance retraite pour les femmes. De plus, du fait de son extrême pauvreté, l’Afrique ne contribue pas aux émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique (elle émet 0,5 tonne de CO2 par habitant et par an, contre 10 des pays riches).
L’histoire se fait dans les berceaux…. et s’effondre dans les cimetières
Pour le reste du monde, la surpopulation n’est plus une menace. Bien au contraire! Nous assistons à une baisse sans précédent de la natalité dans les pays les plus riches, en Occident et dans les pays riverains de la mer de Chine.
Dans une ou deux générations, c’est-à-dire au milieu du XXIe siècle, cette chute pourrait être soudée à un bourbier social et économique dont on aperçoit les premiers signes avec la croissance de l’épargne inutilisée. A la fin de ce siècle, l’extinction physique d’une bonne partie des populations touchées pourrait avoir lieu, en même temps que la disparition de leur bagage culturel et historique…
En Chine, le nombre de naissances est passé de 17,9 millions en 2016 à 12 millions en 2020 et le taux de fécondité n’est que de 1,47 enfant par femme. Encore aujourd’hui le pays le plus peuplé du monde, avec 1 500 millions d’habitants, La Chine en aura moins d’1 milliard en 2100, et parmi eux une forte proportion de personnes âgées.
De nombreux autres pays asiatiques et occidentaux sont proches ou même inférieurs au taux de fécondité d’un enfant par femme, comme en Corée (0,87 enfant par femme en 2020).
Pour mesurer le phénomène, un taux de fécondité d’un enfant par femme signifie que mille femmes ont mille enfants cette année, dont 500 filles. Dans une trentaine d’années, en 2050, ses filles auront 500 fils, dont 250 filles. Et d’ici 2080, ses petites-filles auront 250 enfants dont 125 filles. Cela se traduit par une division par 4 du nombre de naissances en 3 générations et par 8 en 4 générations, c’est-à-dire à l’aube du XXIIe siècle.
Italie, par exemple, il comptait 400 000 naissances et 740 000 décès en 2020. Avec un taux de fécondité qui se rapproche d’un enfant par femme, ce pays devrait avoir à peine 100 000 naissances par an en 2100. A cette date, les Italiens âgés de plus de 60 ans seraient au moins 4 fois plus nombreux que les moins de 20 ans. Cela équivaut à dire que le peuple italien serait presque éteint. Le président du Conseil, Mario Draghi, s’était inquiété le 14 mai 2021 en inaugurant les premières natalités générales : « Une Italie sans enfants est une Italie qui cesse lentement d’exister.
Certes, comme la nature a horreur du vide, l’Italie ne sera pas dépourvue d’hommes. Elle sera repeuplée avec le surplus de population du sud de la Méditerranée. La situation n’est guère plus radieuse dans les autres pays européens, même dans ceux où l’immigration vient combler le déficit des naissances.
La France, qui a 50 ans d’avance sur sa voisine en matière d’immigration familiale sud-méditerranéenne, affiche une fécondité de l’ordre de 1,8 enfant par femme, en partie grâce à l’apport des néo-européens. Avec 740 000 naissances et 660 000 décès, elle a enregistré un solde naturel de 80 000 naissances en 2020, mais sans les naissances survenues dans les ménages immigrés ces dernières décennies, ce solde aurait été nettement négatif, sans atteindre les gouffres italiens.
Dans un livre inquiétant, Les berceaux vides de Marianne (Les crèches vides de Marianne, Seuil, 1980) [N. de la T: “Marianne” es la figura femenina que representa a la República Francesa], les démographes Jean-Noël Biraben et Jacques Dupâquier soulignaient déjà les conséquences du vieillissement de la population. Ce vieillissement est induit par la baisse de la natalité et la pénurie de jeunes bien plus que par l’allongement de l’espérance de vie, comme cela a été démontré en d’autres temps. le démographe Alfred Sauvy. Dans un premier temps, c’est bénéfique pour l’économie car la main-d’œuvre augmente corrélativement avec la diminution du nombre d’enfants.
La situation se dégrade plus tard, lorsque les adultes vieillissent à leur tour et ne sont que partiellement remplacés par des jeunes trop rares. Rappelons qu’en une génération, de 1991 à 2021, lL’âge moyen de la population française est passé de 34 à 41 ans, avec le même nombre d’individus en deçà et au-dessus de ce seuil, selon l’INSEE [Instituto de estadística y de estudios económicos de Francia].
Dans un demi-siècle, cette moyenne d’âge sera localisée par tous les pronostics près de 50 ans sans augmenter l’espérance de vie.
Politiquement, cela conduira à une montée du conservatisme et de l’égoïsme. Les lycéens qui brandissent aujourd’hui le portrait de Greta Thumberg Continueront-ils à s’inquiéter de « sauver la planète » alors qu’ils devront défendre bec et ongles leurs retraites contre une main-d’œuvre deux fois plus nombreuse qu’eux ? Ou quand ils doivent se battre pour les services de médecins et d’infirmières ? Ou quand ils ont besoin d’embaucher du personnel de soins à domicile? On ne peut pas compter grand-chose sur l’immigration pour combler le vide car Il n’y aura pas assez de formateurs et d’éducateurs pour donner aux néo-européens les compétences et les codes requis.
Climat et vie : le même combat !
Il est hiver démographique menaçant conduit à l’extinction de nos peuples, très loin de l’objectif raisonnable de toute communauté humaine : se perpétuer en assurant au moins le renouvellement des générations. L’idée est que les couples sans enfant ou avec un seul enfant soient compensés par un nombre équivalent de couples avec 3 ou 4 enfants, une situation de l’époque de la France des « Trente Glorieuses » (1944-1974).
Tous les pays dits « développés » s’éloignent de cet objectif. Tout le monde est touché par « l’anorexie démographique », qui est aujourd’hui même un objectif idéologique. Alors que les maternités sont fermées, les cliniques de changement de sexe se multiplient et rejettent les maternités sont incitées à « sauver la casserole ». Un non-sens absurde qui révèle une corrélation claire entre les émissions de gaz à effet de serre et les berceaux vides.
De la mer de Chine à l’Atlantique, les pays qui chauffent le climat sont les mêmes que ceux qui sont sur la voie de l’extinction démographique. Il ne faut pas y voir une simple coïncidence mais la double conséquence d’un modèle de société meurtrière, que le mode de vie américain qui après 1945 séduisit les Européens puis le reste du monde.
Reposer sur l’exploitation à faible coût des ressources naturelles en vue d’une consommation sans fin de produits toujours nouveaux : aujourd’hui, une voiture par adulte, un home cinéma par foyer, un bateau de croisière à chaque gare, demain un billet pour l’espace. Cette consommation est entretenue par une pression sociale intense qui conduit à la prolifération de nouvelles maladies (burn-out, obésité, etc.) et qui éloigne les jeunes de tout projet familial : « A 30 ans, je ne peux pas sacrifier ma carrière pour un fils » ; « Avoir un deuxième enfant ? Impossible, car on ne pouvait pas s’en donner tous les goûts ».
[Traducción: Claudia Peiró, para Infobae]
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