Ce jeudi, les taux d’intérêt sur les titres de dette publique des pays de la zone euro ont accentué la tendance haussière qu’ils connaissaient ces dernières semaines, montrant que les anticipations d’une hausse plus rapide des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) sont désormais plus fortes sur les marchés.
Selon les données publiées par Reuters, l’Italie et l’Espagne ont vu ce matin les taux d’intérêt sur la dette à 10 ans augmenter respectivement à 1,295% et 0,636%, le plus haut depuis juillet de l’année dernière, tandis qu’en Allemagne cet indicateur a atteint -0,5%, un niveau qui , bien que toujours négative, est la plus élevée depuis mai 2019.
Dans le cas du Portugal, la hausse du taux d’intérêt sur les titres de créance à 10 ans ce jeudi matin a grimpé à près de 0,55%, un chiffre qui ne dépasse toujours pas les 0,561% enregistrés en novembre.
Il est pourtant évident – dans la plupart des pays de la zone euro, dont le Portugal – la tendance à la hausse des taux d’intérêt de la dette publique enregistrée depuis la mi-décembre dernier, date à laquelle la Banque centrale européenne tenait sa dernière réunion. A cette époque, le taux d’intérêt sur la dette à 10 ans était, dans le cas du Portugal, de l’ordre de 0,26 %.
La forte tendance à la hausse signifie que, sur les marchés, les investisseurs ont commencé, après les résultats de la dernière réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, à parier sur un retrait plus rapide des mesures de soutien à l’économie que la banque centrale a lancées pendant la crise. En particulier, l’objectif est désormais que la première hausse des taux d’intérêt de la BCE intervienne plus tôt que prévu.
Cette conviction s’est renforcée à la fin de ce mercredi après qu’il est devenu connu, à travers la publication du procès-verbal de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), que l’autorité monétaire américaine pourrait commencer à relever ses taux d’intérêt dès le mois de mars, au lieu d’avril ou de mai, comme prévu précédemment.
Cette accélération des hausses de taux aux Etats-Unis met la BCE sous une pression encore plus forte pour agir, au moment où le taux d’inflation de la zone euro est au plus haut depuis la création de la monnaie unique.
Lors de la réunion de décembre, l’entité dirigée par Christine Lagarde a maintenu ses plans de retrait lent et progressif de la relance de l’économie, mais a tenu à préciser qu’elle sera flexible pour répondre à l’évolution de l’économie et de l’inflation, ne pas le repousser complètement. côté la possibilité qu’une hausse des taux d’intérêt de référence de la BCE se produise au cours de cette année.
Bien que les taux d’intérêt de la BCE ne définissent que le coût supporté par les banques pour obtenir un financement de la banque centrale à court terme, leur niveau finit par servir de référence pour les coûts de financement à moyen et long terme dans l’ensemble de l’économie et, en particulier, pour le taux d’intérêt que les États doivent supporter sur les prêts qu’ils obtiennent sur les marchés. Par ailleurs, avant de relever les taux, la BCE devrait également mettre un terme à son programme d’achat de dette publique, ce qui a contribué de manière décisive au maintien des taux d’intérêt de la dette à des niveaux historiquement bas.
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