Un ancien militaire néonazi français a été condamné vendredi par un tribunal de Paris à 9 ans de prison après avoir été reconnu coupable de préparation « d’un acte terroriste individuel ».

Aurélien Chapeau, 38 ans, ancien cuisinier de l’armée devenu agent de sécurité, a été arrêté en mai 2020 après avoir diffusé des messages d’apologie du nazisme, acheté des armes et perquisitionné des lieux liés à la communauté juive.

Le tribunal correctionnel de Paris a déclaré l’ancien militaire « coupable de préparation individuelle à commettre un acte de terrorisme ».

La peine est un peu inférieure à la peine maximale de 10 ans requise par le parquet, qui a estimé que tous les éléments étaient réunis pour qualifier de « terroriste » le projet de l’ex-militaire, à savoir : l’idéologie, la possession d’armes et, surtout, la repérage de cible.

« Le tribunal ne lit pas les présages, nous ne sommes pas là pour savoir s’il aurait agi sans l’intervention de la police », a déclaré le président du tribunal au moment de prononcer la sentence.

Le tribunal, après avoir constaté la possession d’armes, ainsi que « la publication de contenus racistes, antisémites ou xénophobes », a jugé que le niveau de préparation de Chapeau était « complètement atteint » et était de « haute intensité ».

Selon l’enquête, Chapeau a recherché sur internet des lieux fréquentés par la communauté juive à Limoges (centre), Strasbourg (est) et en région parisienne. Il a également posté des captures d’écran de certaines adresses sur des forums.

« Internet et les réseaux sociaux ne sont pas de simples réserves de haine dans lesquelles la propagande nuisible est choisie », a conclu le président du tribunal.

Pour la peine, le début de la « reconnaissance » par l’accusé « de la dangerosité de ses actes » a été pris en compte.

Chapeau a répété pendant trois jours qu’il avait « été ivre de publicités nauséabondes » avec l’intention de « faire sensation » parmi ses pairs sur Internet.

Au cours du procès, il a également dit à plusieurs reprises qu’il était désolé.

L’intermédiaire qui lui a fourni des armes illégales sans connaître le contexte idéologique a été condamné à 20 mois de prison. Il n’a pas assisté au procès pour des raisons de santé.