ONU : Les pays divisés sur la résolution de l’Ukraine

La France et le Mexique font pression sur les membres des Nations unies pour qu’ils approuvent la mention de l’invasion russe dans une résolution sur la détérioration de la situation humanitaire en Ukraine. Mais l’Afrique du Sud s’y est opposée, affirmant que l’insertion de questions politiques pourrait entraver le consensus pour aider la population civile.

La résolution rédigée conjointement par la France et le Mexique doit être votée cette semaine à l’Assemblée générale des Nations unies. La proposition réitère la demande de l’organisme mondial faite le 2 mars à la Russie de mettre fin à son offensive militaire en Ukraine et de retirer toutes ses troupes. Elle appelle également à la protection de tous les civils et des infrastructures essentielles à leur survie.

Le projet, auquel l’Associated Press a eu accès lundi, indique que les « graves conséquences humanitaires » de l’agression russe en Ukraine « sont d’une ampleur que la communauté internationale n’a pas vue en Europe depuis plusieurs décennies ». Condamne les attaques aériennes et d’artillerie des forces russes et le siège de villes densément peuplées, en particulier le port de Marioupol dans le sud de l’Ukraine.

Un projet de résolution préparé par l’Afrique du Sud a été diffusé le même lundi et l’AP a également obtenu l’accès au document, qui ne fait aucune mention de la Russie. Au lieu de cela, il appelle à une « cessation immédiate des hostilités » comme première étape pour atténuer la situation humanitaire, se réfère à « toutes les parties » et encourage « le dialogue politique, les négociations, la médiation et d’autres moyens pacifiques dans le but de parvenir à une paix durable .

La proposition de résolution sud-africaine reconnaîtrait « l’autonomie des objectifs humanitaires par rapport aux objectifs politiques, économiques, militaires ou autres que l’une quelconque des parties peut avoir dans les zones où l’action humanitaire est mise en œuvre ». Cela nécessiterait également la protection des civils et des infrastructures essentielles à leur survie et « des infrastructures civiles essentielles pour faciliter la fourniture de services essentiels dans le conflit armé ».

L’Assemblée générale doit se réunir et voter mercredi sur la résolution France-Mexique à la demande de l’Ukraine, a déclaré lundi la porte-parole de l’Assemblée, Paulina Kubiak.

La France et le Mexique ont décidé de présenter la résolution humanitaire à l’Assemblée générale après avoir négocié une proposition similaire mentionnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie pendant deux semaines au Conseil de sécurité, où la Russie a clairement indiqué qu’elle opposerait son veto à cette décision.

Contrairement au Conseil de sécurité, à l’Assemblée générale, il n’y a pas de droit de veto. Mais les résolutions de l’Assemblée, composée de 193 nations, ne sont pas contraignantes, comme celles du Conseil de sécurité, bien qu’elles reflètent l’opinion de la communauté internationale.

Les partisans de la résolution franco-mexicaine espèrent obtenir un vote similaire à celui de la résolution de l’Assemblée générale du 2 mars, qui exigeait l’arrêt immédiat des actions militaires russes et le retrait de toutes ses troupes. Ce vote a été de 141 contre 5, avec 35 abstentions, et a été décrit par ses partisans comme un exemple de l’isolement de la Russie.

L’Afrique du Sud était l’un des 35 pays qui se sont abstenus de voter sur la résolution.

Expliquant le contexte de sa proposition lundi, l’Afrique du Sud a déclaré que la mesure devrait exprimer sa préoccupation quant à la situation humanitaire en Ukraine et appeler toutes les parties à respecter le droit international humanitaire, qui interdit les attaques contre les civils et les infrastructures civiles, telles que les hôpitaux, les écoles et les installations d’eau. Il a également noté que « les questions politiques qui peuvent amener les États membres à ne pas s’entendre sur un texte devraient être traitées ailleurs ».

La proposition de la France et du Mexique commence par reprendre les premiers mots de la Charte des Nations Unies et réaffirmerait la détermination de l’Assemblée générale à « préserver les générations futures du fléau de la guerre ».

Il réitèrerait également les obligations de la Charte selon lesquelles tous les pays membres de l’ONU doivent s’abstenir de recourir à la menace ou à l’usage de la force contre « l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État ».

Tant la proposition du Mexique et de la France que celle de l’Afrique du Sud réaffirmeraient l’attachement de l’Assemblée à « la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».

Nihel Beranger

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