réAprès le procès d’un officier militaire, de deux présidents de junte et d’un chauffeur, c’est le plus haut responsable jusqu’ici jugé en France pour des crimes liés au génocide au Rwanda, l’un des pires drames du XXe siècle.
Laurent Bucyibaruta, réfugié en France depuis 1997, sous contrôle judiciaire, doit répondre depuis plus de deux mois de l’accusation de génocide, complicité de génocide et complicité de crimes contre l’humanité, passible de la réclusion à perpétuité.
L’ancien fonctionnaire, aujourd’hui âgé de 78 ans et souffrant de problèmes de santé, est entré dans la salle d’audience en fauteuil roulant, une canne à la main et a demandé à « rester assis ».
Après la sélection du jury, la défense de Bucyibaruta devrait demander l’annulation du procès, alléguant le délai excessif entre son ouverture, il y a 22 ans, et le procès des faits constitué par l’accusation, qui commence maintenant.
Le tribunal devrait commencer par statuer sur la demande de la défense. S’il refuse, le jugement sur le fond de l’affaire commencera.
Laurent Bucyibaruta, l’ancien maire de Gikongoro, une région du sud du Rwanda où les massacres ont été particulièrement violents, est accusé d’avoir encouragé et ordonné l’exécution d’ethnies tutsi.
L’accusé a clamé son innocence dès le début du procès.
Ses avocats, Jean-Marie Biju-Duval, Joachim Levy et Ghislain Mabanga Monga Mabanga, ont indiqué avant l’audience de ce jour qu’ils allaient « demander l’acquittement ».
Compte tenu de l’état de santé de l’ancien maire, la durée des audiences sera, en principe, limitée à sept heures par jour.
A l’avenir, le procès commencera par évaluer la personnalité de l’accusé, puis se concentrera sur le contexte historique du « pays des mille collines », plongé dans la mort et la destruction entre avril et juillet 1994, période durant laquelle au moins 800 000 des gens ont été tués, principalement des Tutsis. , mais aussi des Hutus modérés.
Le procès évaluera également le rôle et les pouvoirs d’un maire et se penchera sur six scènes clés de massacres pour lesquels la responsabilité de Laurent Bucyibaruta est mise en cause.
Au total, 115 personnes devraient être entendues par le tribunal, dont des survivants du Rwanda, soit en personne, soit par vidéoconférence.
Ce procès suscite « beaucoup d’attentes chez les rescapés pour que justice soit faite », a déclaré Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), qui a été impliqué dans le procès des génocides présumés.
Au cœur de l’affaire sera l’examen de plusieurs réunions de « sécurité », auxquelles des massacres étaient prévus, selon l’acte d’accusation, convoquées par Laurent Bucyibaruta ou auxquelles l’ancien maire a participé, après l’attaque contre le président hutu de l’époque, Juvenal Habyarimana. , le 6 avril 1994.
Dans la préfecture de Gikongoro, comme dans d’autres régions du Rwanda, les morts ont commencé peu après la chute de l’avion transportant Habyarimana et son homologue burundais, Cyprien Ntaryamira, près de l’aéroport de Kigali, dans des écoles et des églises où des Tutsis et des Hutus modérés se sont réfugiés.
Laurent Bucyibaruta est accusé d’avoir activement participé au massacre du lycée technique de Murambi, incitant les civils à s’y réfugier et leur promettant nourriture et sécurité.
Le 21 avril 1994, des dizaines de milliers de Tutsis rassemblés dans cette école en construction, encerclée par des barrages routiers, sont exécutés à coups de machettes, de grenades et d’armes par des militaires, des miliciens et des civils hutus.
Certaines personnes ont survécu, fuyant ou se cachant parmi les cadavres. Les tueries se sont poursuivies toute la journée dans deux paroisses voisines.
Laurent Bucyibaruta est également accusé d’être responsable du massacre d’environ 90 élèves tutsis à l’école Marie Merci de Kibeho le 7 mai 1994 et de l’exécution de prisonniers tutsis, dont trois prêtres, à la prison de Gikongoro, accusations qu’il conteste également. .
En revanche, il a bénéficié du non-lieu à l’accusation de meurtre d’un paramilitaire rwandais et de viol de femmes tutsi par des miliciens.
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIY) a ouvert un dossier contre Laurent Bucyibaruta, mais s’est finalement désisté au profit de la justice française.
La chambre des crimes contre l’humanité du tribunal de Paris est actuellement ouverte à une trentaine d’affaires liées au génocide au Rwanda.
Lire aussi : La Suède extrade vers le Rwanda soupçonné d’avoir participé au génocide de 1994
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