C’est au XIXe siècle que Paul du Châtellier découvre le Laje de Saint-Bélec dans un cimetière préhistorique du Finistère, en France. Après sa mort, la collection archéologique a été donnée au Musée national des antiquités. Deux siècles d’incertitude plus tard, la dalle a été redécouverte en 2014 par une équipe de chercheurs français et britanniques, membres de l’Université de Bournemouth, de l’Institut national français d’archéologie préventive, de l’Université de Bretagne occidentale et du Centre national de la recherche scientifique français.
« L’emplacement de la plaque, connue sous le nom de Laje de Saint-Bélec, est resté oublié jusqu’en 2014, date à laquelle elle a été redécouverte dans le sous-sol d’un château-musée à Saint-Germain-en-Laye, au nord-est de Paris », écrit Le gardien.
Après des années de recherche, le étude publiée dans le Bulletin de la Société Française de Préhistoire conclu que le Laje de Saint-Bélec est la première carte topographique tridimensionnelle enregistrée. « La dalle de Saint-Bélec nous est apparue comme un véritable ‘extraterrestre’ qui ne correspondait en rien à l’art mégalithique. Puisqu’il est enterré dans un caveau de l’âge du bronze, nous pensons qu’il aurait dû être réalisé à l’âge du bronze ou un peu plus tôt », expliquent les chercheurs, dans un entretien avec Institut national français d’archéologie préventive.
La dalle a fait « l’objet d’une étude approfondie qui a permis de l’interpréter comme la plus ancienne représentation cartographique d’un territoire européen », un indice de « pouvoir politique fortement hiérarchisé » au début de l’âge du bronze, admettent-ils. Ainsi, les archéologues ont découvert que la pierre, mesurant deux mètres sur 1,5 mètre, est la plus ancienne carte 3D jamais enregistrée. Dans ce cas, il s’agit d’une zone à l’ouest de la région française de Bretagne.
« L’équipe de recherche, dont Clément Nicolas, a commencé à réaliser des relevés 3D haute résolution et de la photogrammétrie de la dalle en 2017, enregistrant la surface de la dalle et ses gravures. Ils ont découvert que la plaque contenait de nombreuses caractéristiques attendues sur une carte préhistorique, y compris des motifs répétés reliés par des lignes pour donner l’apparence d’une carte », explique l’un d’eux. article de l’Université de Bournemouth.
« Une carte est considérée comme lorsque des motifs sont répétés et reliés par des lignes pour former un réseau, un tout cohérent. L’intérêt d’étudier la technologie et la chronologie des gravures est qu’elle a montré qu’il n’y a pratiquement pas de chevauchement de motifs, à l’exception de quelques incisions qui ont été ajoutées dans un second temps. Ces incisions traversent ou prolongent souvent des zones préservées. Ces incisions restaient vraiment dans la logique de la composition. Nous rassemblons les critères pour reconnaître une carte, ou plutôt une représentation cartographique », précise l’équipe.
Bien que les enquêteurs admettent que les motifs de la dalle doivent encore être étudiés plus avant, les archéologues n’ont aucun doute qu’il s’agit d’une carte de la vallée de l’Odet. « Ces travaux ont montré que le territoire représenté sur la dalle semble désigner une superficie d’environ 30 kilomètres sur 21 kilomètres, le long du cours de la rivière Odet. Le motif central, interprété comme le symbole d’une enceinte, suggère que le centre d’un territoire aurait pu exister au sein de trois sources fluviales (l’Odet, l’Isole et le Stêr Laër) », lit-on dans l’article publié par l’université.
La dalle représente un territoire appartenant à un prince ou à un roi à l’époque. Son utilisation ultérieure dans le cadre d’une tombe pourrait signifier, selon l’université anglaise, un rejet du pouvoir établi par les élites de l’époque.
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