Vivendi, Bollorè déchaîné : 3,3 milliards d’euros d’OPA sur Lagardère

L’homme d’affaires français se réserve le droit de monter à plus de 45% du géant de l’édition (dont l’actionnaire est également Arnault de LVMH) d’ici fin 2022

Vincent Bolloré, une vieille connaissance italienne pour ses incursions dans plusieurs grands groupes, de Tim à Mediaset, bouleverse une nouvelle fois le monde financier. Cette fois, il le fait chez lui, en France, où à travers le groupe Vivendi, il a lancé une OPA sur le géant de l’édition Lagardère, qui au-delà des Alpes possède des marques du calibre de Hachette, Europe 1, Paris Match et la chaîne de magasins Relay, qui vend de la nourriture, des boissons et des journaux dans les gares et les aéroports. Vivendi est déjà le premier actionnaire de Lagardère, mais d’ici un an il rachètera aujourd’hui 18 % supplémentaires aux mains du fonds britannique Amber pour 610 millions d’euros, portant ainsi plus de 45 % du capital social et à 36 % des voix. droits à l’assemblée des actionnaires. L’offre publique d’achat s’élève à 3,3 milliards d’euros, avec un prix fixé à 24,10 euros par action, soit 23 % de plus que la valeur de l’action Lagardère mercredi 15 septembre, jour de l’annonce par le groupe de Bollorè.

L’opération, qui lors de la séance du jeudi 16 septembre a rapporté à Lagardère plus de 21 % à la Bourse de Paris (aujourd’hui vous vous en rendez compte, -1,5% le matin), est très délicate car en France Vivendi détient déjà un empire des télécommunications et de la presse, notamment les chaînes de télévision Canal Plus et CNews (cette dernière, de la lignée conservatrice, s’est retrouvée dans l’œil du cyclone entre autres parce qu’elle laisse de la place à la droite No Vax et souveraine) : donc le feu vert de la Commission européenne et de l’Antitrust transalpin. Pour Lagardère, aux mains de la famille du même nom depuis des décennies, une ère est sur le point de se fermer, même si le groupe est sous pression depuis quelques temps : à ce jour il ne détient que 11% du capital, mis à mal non seulement par Bollorè mais aussi par le magnat Bernard Arnault, mécène de LVMH et homme le plus riche de France et parmi les plus riches du monde.

Pour l’instant, Bollorè a réitéré son soutien maximum à la direction actuelle, promettant qu’après le rachat, le PDG Arnaud Lagardère resterait à sa place, mais les deux sont désormais ouverts à la guerre.

Nihel Béranger

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