Le différend sur la pêche dans la Manche s’envenime – Peiner Nachrichten

Dans le différend sur le Brexit entre Londres et Paris sur les droits de pêche dans la Manche, la France serre le ton. « Ce n’est pas une guerre, mais une escarmouche », a déclaré la ministre de la Marine, Annick Girardin, à la radio RTL.

« Nous avons des droits de pêche. Nous devons les défendre et nous les défendons. » Le secrétaire d’État européen Clément Beaune a répété sur CNews la menace que les bateaux britanniques soient soumis à des contrôles douaniers et de sécurité stricts à l’avenir. « Nous ne montrerons aucune tolérance, aucune indulgence. » Paris veut amener Londres à pêcher plus de bateaux français dans les eaux britanniques.

Dernière mesure : n’ayant prétendument pas les permis nécessaires pour pêcher dans les eaux françaises, un bateau britannique a été dirigé vers Le Havre par les garde-côtes français, a tweeté Girardin. Il y a une amende dans la chambre et la confiscation de la prise. S’il n’y a pas d’accord de principe, les bateaux britanniques ne devraient plus être autorisés à naviguer vers certains ports français à partir de lundi. Les camions doivent également être soigneusement contrôlés.

Maintes et maintes fois, la France menace d’arrêter l’approvisionnement en électricité de la Grande-Bretagne. Le gouvernement britannique était indigné et envisage maintenant des contre-mesures. Le projet français n’est très probablement pas conforme au droit international et au traité du Brexit, a souligné le ministre du Brexit, David Frost.

Le différend sur la pêche couvait depuis longtemps. Le contexte est la question de savoir combien de pêcheurs étrangers seront autorisés à pêcher dans les eaux britanniques après le Brexit. Dans les négociations sur le pacte commercial britannique avec l’UE, c’était la question la plus controversée, ce qui semblait parfois rendre un accord presque impossible. Côté UE, ce sont surtout les Français qui ont été catégoriques, la question a toujours été traitée de manière extrêmement émotionnelle et joue avec des ressentiments séculaires contre l’autre pays.

Paris estime que trop peu de permis pour les bateaux français ont été accordés, notamment dans les eaux poissonneuses autour de l’île anglo-normande de Jersey, qui appartient à la Couronne britannique mais pas au Royaume-Uni. Début mai, des dizaines de pêcheurs français ont bloqué le port de Saint-Hélier à Jersey en signe de protestation, et Londres et Paris ont chacun envoyé deux navires de guerre sur l’île. Le gouvernement britannique souligne que 98 pour cent de toutes les demandes des pêcheurs de l’UE ont été acceptées. D’un autre côté, Girardin s’est plaint que ce n’était que 90 pour cent – et les 10 pour cent manquants étaient « évidemment » français.

En Grande-Bretagne, le ton est moins martial, mais personne ne veut céder. Environ six mois avant les élections présidentielles françaises, le gouvernement français politise la question, a déclaré Barrie Deas, chef de la Fédération britannique des organisations de pêche, à BBC Radio 4. « C’est un peu étrange parce que les flottes françaises pêchent beaucoup plus dans les eaux britanniques quand nous sommes dans leurs eaux », a déclaré Deas.

© dpa-infocom, dpa : 211028-99-770866 / 2

Nihel Beranger

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