En trois décennies, « l’État a perfectionné sa doctrine de dissuasion » jusqu’à atteindre un littoral « bunkérisé », explique Pierre Bonnevalle, auteur du rapport préparé pour la Plateforme d’aide aux migrants (PSM, pour son sigle en Français).
« Au final, les étrangers ne peuvent ni entrer » en France et dans l’espace européen de libre circulation en Europe, « ni rester ni sortir », ajoute Bonnevalle.
« Fil barbelé, millions d’euros pour la surveillance, expulsion des campements… Cet arsenal de mesures s’accompagne de harcèlement quotidien, de violences policières et même d’actions pour empêcher les migrants d’accéder aux droits fondamentaux », ajoute-t-il.
« L’objectif de l’Etat est de faire sortir les exilés en les poussant à bout », ajoute l’auteur du rapport.
Cette « politique de dissuasion » à la frontière franco-britannique depuis 30 ans vise, avant tout, selon lui, « à rassurer l’opinion publique et la population sur sa capacité à maintenir l’ordre ».
Dans la pratique, cependant, ni ces mesures, ni les forces de sécurité, ni les accords de coopération avec le Royaume-Uni n’empêchent les migrants de risquer leur vie pour rejoindre les côtes anglaises.
Quelque 52 000 migrants ont tenté de traverser la Manche depuis la côte française vers le Royaume-Uni l’année dernière, a annoncé le ministère français de l’Intérieur à la mi-janvier.
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