Le Conseil national du Parti socialiste français (PS) a approuvé l’alliance des partis de gauche pour les élections législatives de juin après un débat houleux jeudi soir. Près des deux tiers des délégués au parlement du parti socialiste ont voté pour. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a déclaré qu’il était clair que le parti appartenait au bloc de gauche et non au côté du président Emmanuel Macron.
Mercredi, la direction du PS et le mouvement dirigé par le populiste de gauche Jean-Luc Mélenchon se sont mis d’accord pour se présenter ensemble aux élections législatives. Cependant, il a encore besoin de l’approbation du Conseil national. L’alliance est complétée par les Verts et les Communistes. Avec une liste commune sous le nom de « Nouvelle union populaire écologique et sociale », ils veulent priver le parti de Macron d’une majorité à l’Assemblée nationale et aider Mélenchon à devenir Premier ministre.
socialistes affaiblis
La domination actuelle de La France Insoumise (LFI) de Mélenchon est difficile pour le PS, qui a fait de François Hollande le dernier président avant Macron. « LFI n’est pas la force centrale de la gauche, elle est temporairement dominante, c’est un moment pour survivre », a déclaré la sénatrice Laurence Rossignol.
Les délégués du PS ont été particulièrement frappés par deux points de l’accord trouvé par les partis de gauche : premièrement, ils n’ont obtenu que 70 circonscriptions au lieu des 100 qu’ils espéraient, dans lesquelles les candidats du PS représenteraient l’alliance. D’autre part, certains socialistes voient la possibilité d' »exemptions » des règles de l’Union européenne convenues dans l’accord comme une rupture avec les valeurs fondamentales du parti. L’accord avait divisé le parti, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve ayant même démissionné. Certains socialistes n’ont pas voulu renoncer à leur candidature aux élections au profit d’autres partis de l’alliance.
Selon la liste consultée par l’agence de presse AFP, une bonne vingtaine des 70 circonscriptions prévues peuvent être remportées par le PS. A l’Assemblée nationale sortante, le PS compte 26 députés PS et trois alliés. Le PS est actuellement tellement affaibli qu’il ne l’a pas été depuis longtemps. Lors de la dernière élection présidentielle, elle a obtenu moins de deux pour cent des voix. Mélenchon, en revanche, a obtenu près de 22 %.
Décision historique
La fusion du camp de la gauche fragmentée est historique et pourrait être dangereuse pour Macron. Parce qu’il a besoin d’une majorité à l’Assemblée nationale pour mettre en œuvre ses projets. Même s’il dispose actuellement d’une solide majorité avec d’autres partis du centre et que le président élu a toujours remporté la majorité au parlement depuis 2002, la frustration et la déception de Macron face à son premier mandat risquent de lui coûter des voix.
Le camp de gauche espère lui-même gagner la majorité avec son alliance Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES). La fusion est importante car les petits partis ont peu de chance de gagner des circonscriptions simplement à cause du système de vote majoritaire. Si l’alliance remportait la majorité parlementaire, Macron serait effectivement contraint de nommer un Premier ministre parmi ses rangs. Selon les accords passés entre les partis de gauche, ce devrait alors être Mélenchon.
Le parti La République en marche de Macron s’appellera la Renaissance à l’avenir
Le parti du président français réélu Emmanuel Macron change de nom : La République en marche (LREM, La République en mouvement) s’appellera à l’avenir Renaissance, a déclaré le chef du parti Stanislas Guerini jeudi à Paris. Le « mouvement politique » fondé par Macron il y a six ans devrait ainsi être renouvelé et élargi en un « parti populaire », a déclaré Guerini. Leur objectif est d’être ouvert à tous les citoyens et députés.
Guerini a annoncé le nouveau nom lors d’une conférence de presse en présence de l’ex-Premier ministre de Macron, Édouard Philippe, pour son parti conservateur Horizons, du président du Parlement Richard Ferrand (LREM) et de l’ex-ministre François Bayrou du parti du centre MoDem. Ils avaient précédemment annoncé qu’ils se présenteraient aux élections générales de juin en tant qu’alliance sous le titre « Ensemble » (ensemble).
L’élection présidentielle a une nouvelle fois révélé les divisions politiques de la France. Pour pouvoir mettre en œuvre ses plans de réforme controversés, Macron a besoin d’une majorité au parlement. Cependant, si Jean-Luc Mélenchon devenait Premier ministre, pour la première fois en deux décennies, un président serait contraint de cohabiter avec un chef de gouvernement de l’opposition.
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