Google condamné à une amende de 593 millions de dollars en France pour ne pas avoir payé l’utilisation de l’actualité

PARIS – Google a été condamné à une amende de 500 millions d’euros (593 millions de dollars) en France après que le géant de la recherche n’a pas respecté une ordonnance concluant un accord équitable avec les éditeurs pour utiliser le contenu d’actualités sur sa plate-forme.

L’entreprise a ignoré la décision de 2020 de négocier de bonne foi pour afficher des extraits d’articles sur son service Google News, a déclaré mardi l’Autorité de la concurrence, le régulateur de la concurrence du pays. L’amende est la deuxième sanction antitrust la plus élevée en France pour une seule entreprise.

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Dans le cadre de la décision annoncée aujourd’hui, Google sera contraint d’entamer des pourparlers dans les deux mois avec la presse locale sous peine d’amendes journalières pouvant aller jusqu’à 900 000 € par jour.

La France n’est pas la seule à vouloir tenir les géants de la technologie pour responsables de l’utilisation de l’information. Plus tôt cette année, l’Australie a demandé aux entreprises numériques comme Facebook et Google de payer les éditeurs locaux pour les informations.

Google paie de plus en plus d’éditeurs de contenu, par exemple en payant 1 milliard de dollars à des sociétés de presse pour le Google News Showcase afin de montrer aux internautes une liste d’actualités produites par ces sociétés. Cependant, la valeur est considérée comme faible par de nombreux éditeurs.

Le géant américain fait face à une attaque mondiale de la part des régulateurs du monde entier, qui augmentent l’examen minutieux des appels grandes technologies, se concentrant sur ses activités de publicité, d’applications et de recherche.

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« La sanction de 500 millions d’euros tient compte de la gravité exceptionnelle des infractions constatées », a déclaré Isabelle de Silva, présidente de l’agence française.

Google dit « déçu »

Google est « très déçu » de la décision et considère avoir « agi de bonne foi tout au long du processus », a déclaré un porte-parole.

Google a ajouté qu’il était sur le point de conclure un accord avec l’agence de presse France Presse, qui comprend un accord de licence mondial.

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Les éditeurs européens font pression sur les régulateurs depuis plus d’une décennie pour défier le pouvoir de Google, qui a attiré des milliards d’euros de revenus publicitaires.

Des plaintes ont été déposées en France en 2019 par des associations représentatives des journaux et magazines, ainsi que France Presse.

Google se dit déçu de la décision de l'organisme français de la concurrence Photo : Bloomberg
Google se dit déçu par la décision de l’organisme français de la concurrence Photo : Bloomberg

L’amende de mardi est la dernière démonstration de force du régulateur français, qui veut rivaliser avec ses homologues européen et allemand pour être le chien de garde le plus féroce de la région pour les entreprises technologiques américaines.

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Plus tôt cette année, Google a conclu un accord pour rémunérer un groupe de journaux français – Alliance de la Presse d’Information Générale. Il y a également eu des conversations avec des propriétaires de magazines et l’AFP.

Rémunération « insignifiante »

Mais Isabelle a déclaré que les régulateurs ont rejeté la compensation offerte par Google comme « insignifiante ». Elle a reproché au géant de la technologie d’offrir la même valeur pour le contenu de la presse que pour les listes de dictionnaires ou les informations météorologiques.

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L’amende record infligée à une entreprise technologique en France s’élevait à 1,1 milliard d’euros, infligée l’année dernière à Apple après que l’entreprise américaine ait été critiquée pour des accords anticoncurrentiels avec deux distributeurs. Apple a fait appel de la décision.

Nihel Béranger

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