La France salue le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris et la fin de la crise diplomatique

« C’est une bonne nouvelle […]. Je suis ravi que l’ambassadeur soit de retour à Paris. Tout cela est très positif. Nous voulons relancer le partenariat avec l’Algérie. Nous avons une histoire commune, faite de complexité, de souffrance. Mais nous devons aller plus loin et, ensemble, reprendre le chemin de la discussion », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères dans des déclarations à la presse.

Pour Le Drian, les thèmes principaux du partenariat sont liés aux migrations, avec des enjeux économiques et sécuritaires dans la région, notamment au Mali, où la France s’est engagée militairement contre le « djihadisme » depuis huit ans.

La reprise du dialogue a également lieu à la veille du 60e anniversaire des accords de cessez-le-feu d’Évian en Algérie (18 mars 1962), qui ont ouvert la voie à l’indépendance algérienne, le 5 juillet 1962.

Après trois mois d’absence, l’ambassadeur d’Algérie, Mohamed Antar-Daoud, a repris jeudi ses fonctions à Paris.

« Je suis dans mon bureau », a confirmé Antar-Daoud à l’agence de presse France-Presse (AFP), rappelant « la volonté affichée des deux chefs d’Etat » d’apaiser les tensions.

Alger a appelé son ambassadeur le 2 octobre 2021, en réaction aux propositions révélées par le journal Le Monde, selon lesquelles le président français Emmanuel Macron a affirmé que le « système politico-militaire » algérien, après l’indépendance, a construit une histoire narrative des relations avec la France n’est pas basé sur des faits.

Le président de la France remet également en cause l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française, à partir de 1830.

De son côté, en signe de protestation, l’Algérie a fermé son espace aérien aux avions militaires français desservant le Sahel, la région où sont stationnées les troupes de l’opération anti-jihadiste « Barkhane », au Mali.

Début novembre, le chef de l’Etat algérien Abdelmadjid Tebboune avait en outre prévenu qu’il ne ferait pas « le premier pas » pour apaiser les tensions.

Macron a ensuite exprimé « des regrets » pour la polémique générée et s’est dit « fortement attaché au développement » des relations bilatérales.

Début décembre, Le Drian lui-même s’est rendu en Algérie.

« Nous avons eu des désaccords avec l’Algérie ces derniers mois. C’est arrivé. Il y a toujours eu des difficultés à un moment ou à un autre, mais nous avons toujours su les résoudre », a déclaré Le Drian.

Les relations entre la France, ancienne puissance coloniale, et l’Algérie ont toujours connu des moments difficiles.

La dernière crise aussi grave que celle d’octobre dernier date du 23 février 2005, lorsque le Parlement français a voté une loi reconnaissant le « rôle positif de la colonisation ».

Nihel Beranger

“Coffee addict. Lifelong alcohol fanatic. Typical travel expert. Prone to bouts of apathy. Internet pioneer.”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *