Paris exhorte Berlin à adopter une politique industrielle européenne « plus innovante » – EURACTIV.de

La France milite en faveur d’une politique industrielle européenne plus ambitieuse afin que l’Europe ne reste pas à la traîne des États-Unis et de la Chine, a déclaré mardi le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire, avant sa visite à Berlin.

« Nous nous porterons mieux si nous travaillons main dans la main pour être beaucoup plus proactifs. [und] « Développer une stratégie industrielle innovante » et convenir d’une politique à l’échelle de l’UE qui « protège mieux nos intérêts industriels par rapport à la Chine et aux Etats-Unis », a déclaré mardi Le Maire. LCI.

L’accent est mis sur l’amélioration de la compétitivité et de la productivité à travers le continent, ce qui implique « de multiples leviers, notamment la formation professionnelle et la reconversion professionnelle », a-t-il expliqué à EURACTIV.

Beaucoup a déjà été fait pour soutenir les industries émergentes qui pourraient accélérer la transformation écologique et numérique.

Mais cela ne suffit pas : « Il est grand temps que la France et l’Allemagne s’accordent sur une stratégie industrielle commune. […] « Nous n’avons pas une seule journée à perdre », a déclaré Le Maire.

Subventions industrielles : l’Allemagne est clairement le champion européen

L’Allemagne est le principal bénéficiaire de l’assouplissement des règles en matière d’aides d’État, recevant près de la moitié de toutes les aides d’État approuvées depuis février 2022, selon de nouvelles données de la Commission européenne.

Le Maire est attendu à Berlin la veille de sa visite, où il rencontrera le ministre de l’Économie Robert Habeck et le ministre des Finances Christian Lindner avant une conférence de presse commune.

La réunion bilatérale entre les deux plus grandes économies de l’UE a été officialisée par le traité d’Aix-la-Chapelle, signé par le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande de l’époque Angela Merkel en 2019, pour promouvoir les liens économiques entre les deux nations et s’aligner au niveau de la politique étrangère.

Mais les relations entre les deux pays sont tendues depuis l’arrivée au pouvoir de Scholz : l’attitude distante de Scholz à l’égard de Paris fait craindre un « interrègne » franco-allemand et une ère de stagnation.

Tous deux ont également commis un certain nombre de gaffes symboliques : en juin, les manifestations françaises contre les violences policières ont contraint Macron à annuler la première visite officielle d’un président français en Allemagne depuis 23 ans.

Un conseil ministériel franco-allemand a également été annulé à la dernière minute par l’Elysée en octobre de l’année dernière en raison de divergences d’opinion significatives sur des questions clés telles que le statut de l’énergie nucléaire, les règles de l’UE en matière de dette et les questions de défense.

Néanmoins, les deux parties ont cherché à dissiper les doutes en démontrant publiquement le caractère unique de leur relation. Cela comprenait également la visite de Macron à Potsdam, la résidence privée de la chancelière, en juin, qui a été considérée comme un honneur particulier et une rare rencontre privée entre les deux hommes politiques.

Scholz : La montée du Sud est inévitable

Sur le front de la politique étrangère, les deux plus grands États de l’UE se sont rapprochés suite à l’invasion russe de l’Ukraine, mais ne partagent pas nécessairement la même vision d’une Europe géopolitique.

En juin dernier, Scholz a été critiqué par le leader de la CDU, Friedrich Merz, pour son incapacité à se coordonner avec la France et d’autres partenaires de l’UE sur le contenu de la toute première stratégie de sécurité nationale allemande.

Mardi, Scholz a appelé les Européens à s’habituer à la puissance croissante des pays du Sud.

Le sommet du G20 à New Delhi le week-end dernier a adopté une résolution condamnant « la menace ou le recours à la force dans le but d’acquérir un territoire », mais n’a fait aucune mention de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Pour Scholz, la résolution commune est le résultat d’une coopération avec des pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Amérique latine.

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a fait une déclaration similaire au Frankfurter Allgemeine : Des pays comme l’Afrique du Sud et le Brésil sont de plus en plus conscients des « conséquences fatales » du conflit, tandis que la Chine ne s’isole plus de la Russie.

Scholz reste néanmoins prudent quant aux défis futurs de la coopération internationale.

Il a prédit que l’Amérique et les pays européens devraient s’habituer à accepter des points de vue différents. Il a averti que le monde de demain « ne concernera ni l’Occident ni qui que ce soit d’autre », mais « sera simplement plus multipolaire ».

[Bearbeitet von Sarantis Michalopoulos]

Nihel Béranger

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