Le Kremlin a confirmé que le président français Emmanuel Macron est attendu à Moscou lundi et le chancelier allemand Olaf Scholtz le 15 février pour des entretiens avec le président russe.
Macron se rendra également en Ukraine mardi (8), et à Scholtz, le 14 février.
En visite à Pékin peu avant l’ouverture des JO d’hiver, Poutine s’est joint à son partenaire chinois dans une déclaration commune en faveur d’une « nouvelle ère » dans les relations internationales et de la fin de l’hégémonie américaine.
Dans ce document, les deux pays – aux relations de plus en plus tendues avec Washington – dénoncent le rôle des alliances militaires occidentales, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et l’AUKUS (alliance militaire entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni), considérant destructrices pour « la stabilité et une paix juste » dans le monde.
Ils ont notamment exprimé leur opposition « à tout élargissement futur de l’Otan », faisant écho à la principale exigence de Moscou d’une désescalade des tensions autour de l’Ukraine.
Moscou a rassemblé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l’Ukraine, ce qui, pour les Occidentaux, est le signe d’une opération militaire majeure à venir.
La Russie, qui dément tout projet de ce type, dit se sentir menacée par l’Alliance atlantique. Pour apaiser les tensions, il appelle à l’arrêt de sa politique d’expansion et à son retrait d’Europe de l’Est. Une demande jugée inacceptable par les Européens et les Américains.
Moscou et Pékin défendent le concept d' »indivisibilité sécuritaire », sur lequel le Kremlin s’appuie pour exiger le retrait de l’Otan de leur voisinage. En ce sens, il soutient que la sécurité des uns ne peut se faire au détriment des autres, malgré le droit de chaque État, et donc de l’Ukraine, de choisir ses alliances.
– Bal diplomatique –
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a proposé sa médiation dans la crise ukrainienne et était à Kiev jeudi, a accusé vendredi l’Occident d' »aggraver les choses » entre la Russie et l’Ukraine.
Pendant ce temps, les Russes et les Américains continuent d’échanger des barbes. Washington a assuré – sans fournir de preuves – que Moscou prévoyait de préparer une vidéo d’une fausse attaque pour avoir un prétexte pour envahir l’Ukraine.
Les États-Unis avaient déjà évoqué la possibilité que la Russie puisse mener une opération « sous faux drapeau » – où un pays utilise des signaux de reconnaissance ennemis pour semer la confusion.
Le Kremlin a rejeté ces accusations, demandant qu’aucun crédit ne soit accordé aux affirmations des autorités américaines. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a dénoncé des allégations « délirantes ».
Les Européens, à leur tour, ont intensifié leurs efforts diplomatiques pour éviter une guerre sur le flanc oriental de l’UE.
Les visites d’Emmanuel Macron et d’Olaf Scholtz en Russie et en Ukraine s’inscrivent dans cette perspective, la France et l’Allemagne étant les deux médiateurs dans le conflit entre les Ukrainiens et les séparatistes pro-russes soutenus par Moscou.
« De nombreux sujets sont à l’ordre du jour. Il y aura surtout des discussions sur les garanties de sécurité » exigées par Moscou, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov à propos de Macron.
Concernant la visite de Scholtz, sa première visite en Russie depuis le remplacement d’Angela Merkel au poste de chancelière, le responsable du Kremlin a déclaré qu’il s’attendait à « des pourparlers substantiels ».
L’Ukraine s’est déclarée vendredi satisfaite du soutien occidental qui, selon elle, lui a permis de faire échouer « la stratégie d’intimidation » adoptée par Moscou ces derniers mois.
Kiev a reçu cette semaine la visite de dirigeants britanniques, polonais, turcs et néerlandais et se prépare à celles de Macron et de Scholtz.
Pour le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, « la Russie a perdu ce match ».
Dans une victoire symbolique, le géant américain YouTube a fermé vendredi les chaînes utilisées par les séparatistes pro-russes, en guerre contre les forces de Kiev depuis 2014. Jusqu’à présent, ce conflit a fait plus de 13.000 morts.
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