Sarkozy face à une nouvelle condamnation et continue d’influencer politiquement en France – Europe – International

L’ancien président français Nicolas Sarkozy, 66 ans, a poursuivi cette semaine son calvaire judiciaire entamé après son départ de l’Elysée par une deuxième condamnation, cette fois à un an de prison. La phrase s’est produite dans l’affaire dite Bygmalion pour le financement illégal de la campagne présidentielle de 2012, que le président de l’époque a perdu contre le socialiste François Hollande, l’éloignant du pouvoir.

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La peine était sévère pour Sarkozy – encore plus élevée que celle demandée par le parquet, qui était d’un an de prison, mais exonérée de moitié de peine -, justifiée par les juges par la « condition » de l’accusé, obligée d’être exemplaire, et en raison de la « gravité des faits ».

Absent du tribunal lors de la lecture du verdict, le leader conservateur, éloigné depuis 2016 du front politique, bien que toujours très influent sur la droite française et européenne, s’est présenté hier dans une librairie de l’ouest parisien pour signer des exemplaires de son dernier livre. Promenades (Des promenades).

Là, où environ 200 personnes l’attendaient, il a évoqué – devant les caméras de télévision – le soutien que lui donnent ses partisans: « C’est très émouvant et en même temps très rassurant sur l’état d’esprit du pays, car les gens ne sont pas du tout bêtes (…), ils l’ont compris », et a insisté sur le fait qu’il ferait appel du jugement.

La décision est la même que celle prise en mars, lorsqu’il est devenu le premier ancien président de la Ve République (un régime qui a débuté en 1958) à être condamné à une peine de prison ferme (un an) pour corruption et trafic d’influence, dans une autre affaire, d’obtenir des informations procédurales confidentielles d’un magistrat à qui il a promis d’aider à une promotion.

C’est très émouvant et à
en même temps très rassurant sur
l’humeur du pays,
pourquoi les gens ne
c’est idiot du tout.

La vie publique de Sarkozy, qui a dirigé la France de 2007 à 2012, est celle de l’ascension et de la chute d’un dirigeant dont les convictions ne signifient pas nécessairement sa mort politique. Cependant, ils ruinent les espoirs que lui et certains de ses partisans nourrissaient encore d’un éventuel retour au pouvoir.

L’ancien président est le fils d’une immigrée hongroise et d’une Française d’origine séfarade et, sans passer par les écoles d’élite ni appartenir à leurs milieux, il s’est élevé à la droite alors dominée par Jacques Chirac. Plus tard, a assumé la présidence française pendant cinq ans, marquée par la crise économique mondiale, les crises conjugales et un mode d’exercice du pouvoir atypique : celui d’avancer à tout prix, même hors des normes.

Marié à la chanteuse, mannequin et actrice Carla Bruni, Sarkozy a connu une post-présidence marquée par le bonheur conjugal, la recherche de l’enrichissement, des tentatives infructueuses de retour au pouvoir et, surtout, des problèmes persistants avec la justice.

Du financement libyen présumé du défunt dictateur Mouammar Kadhafi de la campagne de 2007 aux dépenses excessives de la campagne de 2012 pour lesquelles il a été condamné, les dix dernières années de Sarkozy sont l’histoire de ses relations avec les procureurs et les juges. .

En France, aucun autre président n’a affronté autant de problèmes juridiques ni eu autant de fronts ouverts dans ce domaine. Les experts expliquent que cela est dû à leur tendance à risquer et à vivre à la limite.

Cependant, il est clair que le nouveau coup d’État a des connotations politiques évidentes, puisque sa condamnation vient sept mois avant les élections présidentielles françaises -Qui débute le 10 avril 2022- et où les conservateurs cherchent un candidat parmi une demi-douzaine de candidats, qui ont toujours sollicité le soutien de l’ancien président.

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Surtout, il est clair que Sarkozy entretient de bonnes relations avec l’actuel président français, Emmanuel Macron, et l’on suppose que son soutien aux libéraux sera la clé pour l’année prochaine.

Pour nombre de ses partisans, la condamnation pour corruption et les affaires en cours sont le résultat d’une cruauté injuste et une raison de plus de le soutenir. Hier encore, les gens qui l’attendaient à Paris lui ont dit  » pour « garder mon calme », qu’il était « courageux » et qui étaient avec lui. Un homme en ligne a dit que Sarkozy est avant tout « une boussole », une référence. Et un groupe de quatre étudiants en droit, âgés de 17 à 20 ans, l’a qualifié de « sage » et de « dernier grand défenseur du droit », ce qui leur fait ressentir une certaine « nostalgie ».

Pour l’instant, fidèle à son style, Sarkozy est confiant et déterminé à atteindre les limites de l’impossible, promettant qu’il ira « jusqu’au bout » dans la recherche de la justice qui, selon lui, dépasse son cas personnel. « Tout le monde peut un jour trouver une injustice », a-t-il déclaré.

RÉDACTION INTERNATIONALE
Avec les informations de l’AFP et de l’EFE

Nihel Béranger

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