Bruxelles crée des « incubateurs » pour que ses entreprises survivent aux loyers

Bruxelles, 30 janvier (EFE) .- Pour survivre aux loyers élevés et esquiver le nid de poule de la pandémie, les entrepreneurs bruxellois ont la possibilité de s’installer dans une « auberge espagnole » ou « pépinière d’entreprises »: des locaux à bas prix, financés avec de l’argent public, et qui offrent un refuge temporaire aux commerçants qui espèrent un jour voler de leurs propres ailes.

Pendant trois mois, dans ces lieux connus sous le nom de « l’auberge espagnole » -une expression française pour désigner un lieu où l’on trouve tout et tout le monde-, ces entrepreneurs ont un magasin physique pour vendre leurs produits, après avoir suivi au préalable des cours d’orientation professionnelle. , où ils reçoivent une formation en marketing, design et commerce numérique.

Pour autant, tous les candidats ne parviennent pas à accéder à l’initiative, puisque le gouvernement régional de Bruxelles, principal promoteur du projet, ne dispose que de quatre locaux dans toute la capitale belge, pour lesquels il demande 350 euros par mois charges comprises pour une centaine de mètres carrés, loin des 700 ou 800 que l’on peut payer pour le même espace dans certains quartiers.

« On a vu que beaucoup de commerçants louaient des espaces chers et sans être sûrs que cet endroit était l’endroit idéal pour faire fonctionner leur produit. Alors, cette initiative est née pour limiter au maximum les risques », explique le responsable du projet, Manon Ferrière, dans des déclarations à l’EFE.

Il détaille que, depuis le début du projet en 2016, d’abord avec deux magasins et maintenant avec quatre, jusqu’à 18 des 26 vendeurs différents qui sont passés par les « incubateurs d’entreprises » ont pu reprendre leurs activités après trois mois de période d’essai.

« Lorsqu’une expérience est réussie, nous avons une équipe d’experts qui aident le vendeur à mettre en place son projet. Avec eux, il parlera de stratégie, quel est le meilleur domaine pour s’installer… Et ils l’aideront aussi à trouver un nouvel espace . donc, il y a un suivi », dit Ferrière.

Selon elle, la moyenne d’âge des entrepreneurs qui ont profité de l’initiative est « plutôt jeune », des personnes qui « se lancent à fond dans un nouveau projet de travail », et souligne que, jusqu’à présent, il y a eu plus de femmes que de Hommes.

En ce moment, les quatre « incubateurs commerciaux » de Bruxelles accueillent des entreprises très différentes, mais unies par leur caractère éthique et durable : d’un bazar de produits berbères, à un magasin de meubles, en passant par une boutique de vins et une boutique de chaussettes.

Précisément, cette dernière entreprise est dirigée par Manuela d’Almeida, une portugaise basée en Belgique, qui cherchait un concept lié à son pays d’origine pour son entreprise, et c’est pourquoi elle a fini par choisir le textile portugais, de renommée mondiale. prestige.

« Un jour, j’étais au Portugal, j’ai vu un magasin de chaussettes et je me suis dit : pourquoi n’y a-t-il pas de magasins de chaussettes à Bruxelles ? Il fait froid là-bas. Si ça au Portugal, qui est un endroit chaud, ça marche… pourrait être une bonne idée, je pense que c’est original », a-t-il expliqué à EFE.

Manuela affirme que l’entreprise a été « rentable » pendant son séjour dans « l’incubateur », qui a coïncidé avec la campagne de Noël, et a l’intention de s’installer dans un nouveau lieu après le test pilote, même si elle admet, oui, qu’elle a des doutes sur la zone à s’installer.

En tout cas, il assure que ce type de commerce est viable, même si les gens n’y croient pas toujours : « La semaine dernière, je suis allé chez le médecin et elle m’a demandé ce que je faisais dans la vie. Je lui ai dit que j’avais un magasin de chaussettes et, comme mon français n’est toujours pas parfait, elle m’a corrigé. Elle m’a demandé si c’était un magasin de chaussures, et je lui ai dit non. Que j’ai un magasin juste pour les chaussettes. Ils existent et ils fonctionnent », raconte-t-il.

Forte de ces bons sentiments, Manuela terminera son séjour à « l’incubateur » la semaine prochaine, lorsqu’elle cédera les lieux à une femme qui, pendant encore trois mois, mettra à l’épreuve son projet de magasin de cosmétiques marocain. .

Dans deux jours, les chaussettes feront place aux crèmes et lotions, et c’est pourquoi les organisateurs du projet ont décidé de baptiser ces magasins du nom « auberges espagnoles », qui était aussi le titre d’un film français de 2002, qui a eu beaucoup de succès en Belgique.

Le film raconte les aventures de quelques étudiants universitaires Erasmus à Barcelone qui vivent dans un appartement en colocation, où différentes personnes vont et viennent tout le temps, quelque chose de similaire à ce qui se passe, justement, dans les « incubateurs commerciaux » de Bruxelles.

Bruno Fortea Miras

(c) Agence EFE

Nihel Béranger

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