Dossier patient numérique : exemple d’opt-out positif en France

De gauche à droite : David Sainati (ministère français de la Santé), Maximilian Funke-Kaiser MdB, Clara Léonard (Doctolib), modérateur Gregor Waschinski, Marek Rydzewski (Barmer) /Kurz

Berlin – En France, plus de 95 pour cent des bénéficiaires de la sécurité sociale utilisent le dossier patient numérique local (Mon Espace Santé (MES), traduit par « Mon Espace Santé »). Celle-ci a été introduite en janvier 2022 et constitue une solution opt-out, de sorte que les assurés sociaux doivent s'y opposer activement.

C'est ce qu'a rapporté hier soir David Sainati, chef adjoint du département de numérisation au ministère français de la Santé, lors de l'événement « French Healthcare Booster Germany », organisé par l'agence française Business France. L'événement a eu lieu dans le cadre du salon actuel de la santé numérique DMEA à l'Ambassade de France.

Les assurés pourraient accéder à leurs données dans un espace en ligne, et les médecins y auraient également accès. Sainati explique le taux d'utilisation élevé d'une part par le règlement opt-out. Par ailleurs, l'État français a débloqué un budget supplémentaire de deux milliards d'euros pour comparer les données de la sécurité sociale et les alimenter dans un nouveau système.

Maximilian Funke-Kaiser (FDP), membre du Bundestag, a expliqué que l'Allemagne ne pouvait que rêver de tels chiffres. Grâce aux lois numériques qui viennent d'entrer en vigueur, il est dans un premier temps possible d'augmenter le taux d'utilisation de 1 à 80 pour cent, explique Funke-Kaiser. Mais cela dépend aussi de la mise en œuvre.

Pour Marek Rydzewski de Barmer, il est également important que les assurés voient une valeur ajoutée dans le dossier électronique du patient (ePA). Cela ne fonctionnerait que s'ils trouvaient quelque chose d'intéressant dans le dossier, par exemple en matière de précaution et de prévention. De plus, le système doit être facilement accessible.

Il s'engage en faveur d'une ePA de base que toutes les caisses d'assurance maladie doivent proposer comme base. Les caisses enregistreuses devraient être capables de concevoir elles-mêmes tout ce qui va au-delà de cela dans le cadre de leurs concurrents. « Nous avons besoin de caractéristiques différenciatrices », a souligné Rydzewski.

Sainati sait que l'adaptation de l'interface est particulièrement importante pour la mise en œuvre. Si tous les ajustements logiciels ne sont pas en place le jour X, les systèmes ne peuvent pas être interconnectés. C'est pourquoi, avant l'introduction du MES, il existait en France un groupe de travail qui regardait secteur par secteur et examinait attentivement les enjeux rencontrés par les utilisateurs. L’objectif était de rendre le système compatible et homogène.

Pour que tout fonctionne financièrement, il existe un nouveau mécanisme de financement en France, rapporte Sainati. Les pharmaciens et les médecins ont acheté à l'État des applications pour mettre à jour les interfaces entre le MES et leurs propres systèmes. Avec cet argent, les systèmes et les interfaces pourraient être développés davantage, a expliqué Sainati. L’objectif est cependant de fournir des soins plus rapides et de meilleure qualité aux patients et non d’accroître la concurrence entre les caisses d’assurance maladie.

Le consensus lors de l'événement était que l'Allemagne pouvait encore apprendre beaucoup de la France en matière de fichiers numériques. Les deux pays sont en contact étroit, également pour faire progresser la numérisation du système de santé, a souligné Sainati. La France pourrait encore apprendre beaucoup de l’Allemagne en matière d’applications numériques en santé (DiGA). La France reste ici très prudente et souhaite à l'avenir s'inspirer davantage de l'exemple allemand, a expliqué Sainati. © cmk/aerzteblatt.de

Nihel Béranger

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