Climat – hors du rêve de vacances: immeuble en France cède la place à la mer – connaissance

Soulac-sur-Mer (dpa) – La vue directe sur l’Atlantique et la courte distance jusqu’à l’eau font le bonheur des résidents du complexe d’appartements « Le Signal » à Soulac-sur-Mer depuis des décennies.

À partir de lundi, des excavatrices raseront l’immeuble, construit en 1967. C’est aussi le changement climatique qui met fin au rêve d’été et de soleil pour les 78 propriétaires d’appartements. La mer a de plus en plus lavé la plage et se rapproche du « signal » qui menace de s’effondrer. La montée du niveau de la mer a accéléré l’érosion de la côte atlantique, mais aussi sur d’autres étendues de plage en France. Un plan gouvernemental de protection du littoral a déjà obligé 126 municipalités à prendre des mesures l’an dernier.

Presque toutes les régions côtières touchées

Presque toutes les régions côtières sont concernées, la Bretagne étant la plus touchée. La mer ronge 20 % des côtes françaises et la plage se rétrécit. Au cours des 50 dernières années, la France a perdu 30 kilomètres carrés de terres. Dans les communautés où l’on s’attend à une érosion côtière supplémentaire dans 30 ans, la construction de nouveaux fronts de mer a été interdite, à quelques exceptions près. Les tentatives de sécurisation des plages par empilement de sable, comme ce fut aussi le cas à Soulac, n’ont finalement pas aidé sur le long terme.

« C’est un chantier très symbolique, quand ce bâtiment a été construit il était à 200 mètres de la mer, maintenant il est à 20 mètres », a déclaré vendredi le ministre français de l’Ecologie Christophe Béchu à la résidence « Le Signal » à Soulac. Le sort de l’édifice témoigne de l’érosion du littoral, qui s’accentue en raison du changement climatique. « Et les experts nous disent qu’en fonction du réchauffement climatique, nous aurons une élévation du niveau de la mer de 30, 60 jusqu’à 120 centimètres dans notre pays », a déclaré le ministre dans la perspective de l’an 2100. 1000 communes en France, c’est jusqu’à 50 000 foyers qui seront touchés par ce grignotage de la mer. »

Souvenirs de merveilleuses vacances d’été

Marie-José Bessac (77 ans) a rapporté au journal « Le Monde » de merveilleuses vacances d’été. En 1983, elle et son mari ont acheté un appartement au « Signal » et année après année, ils ont pu voir de la fenêtre à quel point l’Atlantique se rapprochait. En 2010, l’ouragan Xynthia a soudainement amené la mer à 40 mètres du bâtiment. « A partir de là, les choses se sont accélérées de façon terrible. En cinq à six ans, tout s’est précipité », a déclaré le maire Xavier Pintat. En 2014, après une nouvelle tempête, les habitants ont été contraints de déménager. Ce n’est qu’après une longue bataille juridique que l’État leur a versé une indemnisation partielle.

« Il faut donc avoir un plan national fort pour accompagner les communautés et les propriétaires touchés et vous empêcher de reconstruire des immeubles comme celui-ci », a souligné le ministre Béchu. « Maintenant que ce phénomène est connu, il devient clair à quel point le changement climatique exacerbe et accélère l’érosion côtière. »

La démolition à Soulac agit comme un signal d’alarme pour la France, de nombreux médias ont montré l’énorme colosse de béton qui avait déjà été éventré. Selon une étude du groupe de réflexion La Fabrique Ecologique, la France, avec la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, est l’un des pays les plus menacés par la montée du niveau des mers en Europe. Répondre à l’érosion progressive avec des structures de protection n’aide qu’à court terme, selon l’étude. Il serait préférable d’éloigner les bâtiments et les activités de la côte et de se concentrer sur la renaturation sur la plage. C’est prévu à Soulac, l’office de la nature se chargera de replanter la dune sur laquelle se trouvait auparavant le « signal ».

© dpa-infocom, dpa:230205-99-479085/2

Nihel Béranger

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