La religieuse française Maria Rivier sera canonisée

La fondatrice de la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie deviendra une sainte : dans l’audience accordée ce matin au cardinal Semeraro, le Pape a autorisé la promulgation du décret relatif. Par ailleurs, la religieuse italienne Maria Carola Cecchin sera béatifiée, tandis que trois prêtres deviendront vénérables, dont l’italien Bernardo Sartori, et une religieuse polonaise.

Isabelle Piro – Cité du Vatican

Une vie marquée par la souffrance et la charité celle de Maria Rivier, qui sera bientôt une sainte : en effet, elle n’a que 16 mois lorsqu’elle tombe du lit, se blesse à la hanche et rencontre de graves problèmes de croissance. Nous sommes en 1770 et pendant des années la petite fille ne peut pas se tenir debout, étant obligée de se traîner sur le dos, s’aidant de ses mains. Ce n’est qu’en 1774 qu’il réussit à se lever, à l’aide de béquilles, et seulement trois ans plus tard, il réussit à se rétablir complètement. Mais la maladie lui donne une intuition : consacrer le reste de sa vie à Dieu. Née à Montpezat-sous-Bauzon, France, le 19 décembre 1768, après avoir reçu sa première communion, Maria Rivier mûrit le désir de se consacrer au Seigneur. et demande à entrer dans la Congrégation des Sœurs de Notre Dame de Pradelles mais, en raison de son état de santé, elle n’est pas considérée comme apte.

De petit et frêle à un saint

La femme décide alors d’ouvrir une école, ce qu’elle fait en 1768, et de se consacrer aux soins des malades et des pauvres. Lorsque la Révolution française éclate, elle s’installe à Thueyts où elle rassemble quelques jeunes femmes : malgré les révolutionnaires fermant les ordres religieux, Maria donne vie, le 21 novembre 1796, à une petite communauté. Cinq ans plus tard, en 1801, avec l’approbation de l’évêque de Vienne, naît la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie qui, en quelques années, ouvre 46 maisons. La Rivier décède le 3 février 1838 à Bourg-Saint-Andéol; Saint Jean-Paul II l’a béatifiée le 23 mai 1982 et elle sera bientôt canonisée. Le petit enfant frêle qui ne pouvait pas se tenir debout devient donc un saint. Le miracle reconnu, attribué à son intercession, concerne la guérison d’une fille nouveau-née souffrant d' »anasarque embryo-fœtal précoce généralisé non immunologique », qui a eu lieu en 2015 aux Philippines.

Bienheureuse l’italienne Maria Carola Cecchin

Par contre, l’italienne Maria Carola Cecchin, née Fiorina, religieuse professe de la Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph Benedetto Cottolengo, deviendra bienheureuse. Née le 3 avril 1877 à Cittadella, dans la province de Padoue, elle fit sa profession religieuse le 6 janvier 1899, après être entrée dans la Petite Maison de la Divine Providence à Turin. En 1905, elle fut envoyée au Kenya, avec quatre religieuses cottolenghine et deux missionnaires de la Consolata. Catéchiste infatigable dans de nombreux villages, des forêts aux steppes arides de Kikuyo, de la savane aux landes de Meru, Maria Carola est toujours prête à ouvrir les portes de nouvelles missions. Elle voit toutes sortes de misères et de souffrances, elle subit de grands efforts, mais endure tout, avec un amour infini, animée d’un zèle missionnaire. Entre-temps, elle fut nommée supérieure et destinée à diverses communautés, dont la dernière fut celle de Tigania, où elle tomba gravement malade. Il a été décidé de la ramener en Italie, mais Maria Carola est décédée pendant le voyage en bateau à vapeur, le 13 novembre 1925, à l’âge de 48 ans. Les règles d’hygiène de ces années exigent que son corps soit livré aux eaux de la mer Rouge. . Le miracle reconnu pour sa prochaine béatification et attribué à son intercession concerne le rétablissement vital d’un enfant né dans « l’absence prolongée d’activité cardiaque, respiratoire et neurologique ». L’événement s’est produit à Meru, au Kenya, en 2013.

Le vénérable père Bernardo Sartori, réfugié parmi les réfugiés

Parmi les décrets promulgués aujourd’hui par le Congrégation pour la Cause des Saints, après l’audience du pape François avec le cardinal préfet, Marcello Semeraro, il y a aussi celles concernant trois prêtres et un religieux, qui deviennent vénérables avec la reconnaissance de vertus héroïques. En particulier, le témoignage de Bernardo Sartori, prêtre profès des Missionnaires comboniens du Cœur de Jésus, ressort. Une vie fortement marquée par la mission, la sienne : né le 20 mai 1897 à Falzé di Trevignano, dans la province de Trévise, Congrégation combonienne. Ordonné prêtre en 1923, après quelques activités missionnaires dans le sud de l’Italie, il est envoyé en 1934 dans le West Nile, au nord-ouest de l’Ouganda, un milieu à prédominance musulmane. Dans les années suivantes, il fonda de nouvelles missions et écoles, tandis qu’en 1962 il promouvait la consécration de tous les missionnaires comboniens d’Afrique à la Vierge Marie. Il a vécu les événements tumultueux qui ont suivi la chute du dictateur ougandais Amin et en 1979, il a suivi son peuple au Zaïre, devenant un réfugié parmi les réfugiés. Après un court séjour en Italie, en 1982, à l’âge de 85 ans, il retourne à nouveau au Zaïre, pour rester proche des siens. Infatigable dans le travail apostolique et aidant les autres, il est décédé le 3 avril 1983, jour de Pâques, à Ombaci, en Ouganda. Son corps est retrouvé sans vie dans l’église, devant le tabernacle.

La vénérable Maria Margherita, la force de la foi en temps de guerre

L’histoire de la mort de Marie Marguerite du Cœur de Jésus dans le jardin de Gethsémani (née Ludovica Banaś), religieuse profès de la Congrégation des Sœurs de la Sainte Famille de Nazareth, est également particulière. Née le 10 avril 1896 à Klecza Dolna, Pologne, le 15 février 1917 elle entra dans la Congrégation et le 31 juillet 1926 elle fit sa profession perpétuelle. En 1937, elle a été transférée à Nowogródek (aujourd’hui Biélorussie), où elle travaille à l’hôpital. Son engagement dans l’apostolat auprès des pauvres, des nécessiteux, des orphelins et des prisonniers était grand. Après l’occupation de la ville par les troupes soviétiques en 1939, les religieuses sont expulsées de leur couvent et retirées de l’hôpital. Obligés de porter des vêtements laïcs, ils doivent chercher un logement dans des familles amies. En 1941, Nowogródek passe sous l’Allemagne ; deux ans plus tard, douze religieuses sont convoquées par les Allemands au commissariat et fusillées dans la forêt adjacente. Ferme et inébranlable dans la foi, Maria Margherita parvient à se sauver et, après la retraite des Allemands en 1944, fait tuer les corps des onze sœurs et leur donne un enterrement convenable à l’église. Saint Jean-Paul II les béatifiera, ensuite, en 2000. Après la guerre, les territoires de la Pologne orientale sont incorporés à l’Union soviétique. Maria Margherita ne retourne pas dans son pays natal, comme beaucoup d’autres, mais reste à Nowogródek pour continuer sa mission, en tant que seule gardienne de l’église et du tombeau de ses sœurs. Et c’est ici qu’il mourut le 26 avril 1966, à l’âge de 70 ans, après une longue maladie, endurée avec patience et sérénité.

Le vénérable Carlo da Abbiategrasso, un exemple de piété, d’humilité et de charité

Même la vie de l’italien Carlo da Abbiategrasso (né Gaetano Antonio Vigevano), profès de l’Ordre des frères mineurs capucins, est exemplaire : né le 30 août 1825 à Abbiategrasso, il se distingua dès son plus jeune âge par sa religiosité et pour le zèle avec lequel il enseigne le catéchisme à ses pairs. Il sentit aussitôt sa vocation à la vie consacrée, mais sa constitution fragile et la tuberculose ralentirent son chemin. La profession solennelle dans l’Ordre des frères capucins n’arrive que le 30 mars 1855. Le 26 décembre de la même année, il est ordonné prêtre et se consacre notamment à l’exercice de la charité. Pendant les années où le choléra sévissait à Milan, malgré sa fièvre, Carlo a demandé à genoux qu’on lui accorde la permission d’aller à l’hôpital pour aider les souffrants. En 1858, il fut transféré au Sanctuaire de la Madonna dei Cappuccini à Casalpusterlengo, où il se distingua par son extraordinaire piété, humilité et charité, acquérant également une renommée en tant que thaumaturge. Compte tenu de sa réputation de sainteté, le gouvernement autrichien demande sa destitution, mais l’évêque de Lodi, Monseigneur Gaetano Benaglio, refuse catégoriquement. Malade de bronchopneumonie et de tuberculose, il décède le 21 février 1859.

Le vénérable Andrea Garrido Perales, apôtre des prisonniers

Enfin, l’Espagnol Andrea Garrido Perales, prêtre profès de l’Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie de la Miséricorde, devient également vénérable. Né le 29 novembre 1663 à Vallada, théologien expert, il consacre sa vie à prêcher, administrer le sacrement de réconciliation et assister les marginalisés, les orphelins, les pauvres, les malades, les prisonniers, les gitans et les sans-abri. Frappé d’une grave forme d’arthrite qui déforme son corps, il fait preuve d’une force d’âme exemplaire, nourrie par la prière constante. Fidèle au charisme mercenaire, il diffuse l’Évangile parmi les détenus comme instrument de libération de l’enfermement de l’exclusion sociale et du mépris, favorisant leur réinsertion dans la société et leur cheminement de foi. Il décède à Xátiva le 23 février 1728, à l’âge de 65 ans.

Nihel Béranger

« Accro au café. Fanatique de l'alcool depuis toujours. Expert du voyage typique. Enclin à des accès d'apathie. Pionnier de l'Internet.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *