JO 2021 : des monstres du Tour de France sur la route olympique | Jeux Olympiques 2021

Les hommes du Tour sont au Japon, un autre hôtel et un autre continent, mais la même histoire. Le cyclisme sur route professionnel se sent toujours comme un invité de force aux Jeux, qui sont toujours loin du village olympique, pas de défilé dans le stade, pas de drapeaux. Une insertion inconfortable entre des compétitions vraiment importantes, Tour, San Sebastián… Des équipes de cinq, au maximum, un peloton de 130 avec beaucoup de cyclistes de très bas niveau et une seule illusion, qu’une médaille olympique fera d’eux encore plus de héros dans leur villes et leur permettre de prolonger leurs contrats de quelques années. L’épreuve olympique sur route longue distance : 234 kilomètres de Musashinonomori, dans la périphérie de Tokyo, au circuit Fuji, une course de six heures qui se déroulera en Espagne samedi entre 4h00 et 10h00 (TDP et Eurosport ) .

Le record puisque, à Atlanta 96, le Comité International Olympique (CIO) a admis des professionnels, on ne peut pas dire que c’est un bouillon avec la crème de la crème : Pascal Richard, Jan Ullrich, Paolo Bettini, Samuel Sánchez, Alexander Vinokúrov, Greg van Avermaet …

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« Nous sommes tous des équipes dans deux hôtels à Shuzuoka, à 100 kilomètres de Tokyo, et l’ambiance est comme n’importe quelle autre course », explique Pascual Momparler, entraîneur de l’équipe espagnole, qui a Alejandro Valverde (41 ans, cinquième Jeux) comme charismatique. leader, ce qui a été dit auparavant, et avec les frères Izagirre, Ion et Gorka, Omar Fraile et Jesús Herrada, comme de fervents coéquipiers, prêts à prendre la flamme de la responsabilité si le besoin s’en fait sentir. « On partage l’hébergement avec la Belgique et la Slovénie, donc tout le monde sait que les médailles viendront d’ici, héhé », précise le sélectionneur.

Dire Belgique et Slovénie, c’est dire Tour, classiques, cannibales… et surtout nouveau cyclisme, cyclisme total, cyclisme d’attaque, ne pas prendre d’otages. C’est-à-dire Wout van Aert, Remco Evenepoel, Tadej Pogacar, Primoz Roglic, Matej Mohoric, les monstres…

Pour trois d’entre eux, peut-être ceux appelés à avoir un palmarès Eddy Merckx —Van Aert, Evenepoel et Pogacar—, une médaille d’or olympique sera une médaille de distinction face à Cannibal, qui a terminé 12e, à 19 ans, à Tokyo 64, le seul Des jeux auxquels il a pu participer alors qu’il devenait professionnel deux ans plus tard. Avec l’or de Tokyo autour du cou, Van Aert, de Herenthals, le peuple de l’empereur Rick Van Looy, qui avec Roger de Vlaeminck et Merckx forment le trio de Gotha des Monuments (seuls les trois ont gagné les cinq), ou le garçon prodige Remco Evenepoel pourra dire à ses petits-enfants qu’entre lui et Merckx ils ont tout gagné. Et c’est la même chose pour Tadej Pogacar.

Quelque chose comme le détail qui distingue Rafa Nadal de Roger Federer et Djokovic : l’Australie, Roland Garros, Wimbledon et l’US Open, les quatre grands, plus le cinquième, l’or olympique individuel.

Devant les grands du Tour, devant Van Aert, le cycliste total qui s’impose au Ventoux, sur les Champs-Elysées et contre la montre, devant Pogacar, deux Tours et un monument aux 22 ans, à qui il ne se réfère jamais pour ses noms, Valverde ne parle pas d’offense mais de résistance, d’une course d’usure. « C’est le circuit le plus dur depuis Pékin 2008. Aucune attaque ne sera nécessaire », assure Valverde, qui n’a jamais été à l’aise aux Jeux mais auquel la chaleur japonaise, et son humidité, a rendu, au moins, un peu de l’envie. à courir que les Alpes glaciales du Tour de France lui ont enlevées, et les attaques glaciales de Pogacar. Et le Murcien sait déjà comment l’enfant colosse les dépense dans les classiques. Il y a trois mois, à Liège, c’est Valverde qui a lancé le sprint du Doyen sur les quais de la capitale wallonne, et le Slovène a vaincu l’arc-en-ciel d’Alaphilippe dans une accélération extraordinaire et intelligente.

Chaleur et humidité

Le vainqueur français de la dernière Coupe du monde ne sera pas à Imola, également dans un circuit de Formule 1, qui a préféré passer plus de temps avec son presque nouveau-né Nino que de combattre au Japon, où il serait aussi favori qu’un autre des absents. , le petit-fils Mathieu van der Poel, qui préfère affronter le Britannique Tom Pidcock pour l’or en VTT lundi.

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« Nous sommes arrivés avec l’équipe et l’esprit d’Innsbruck », explique Momparler, rappelant comment Valverde a remporté la Coupe du monde dans la ville autrichienne en 2018. « Une équipe bien équilibrée et engagée. » « Chaque corps est un monde », précise Izagirre, presque cosmique, lorsqu’on lui demande comment les organismes vont réagir à la chaleur (environ 30 degrés), à l’humidité (70 %), au décalage horaire, au court temps d’adaptation après le Tour (Les Espagnols sont arrivés en Tokyo le mardi après-midi). « Mais d’après l’expérience des autres années, nous savons que le Tour nous laisse en bonne forme. » Valverde, plus laconique, préfère dire : « Je serai en forme ou fatigué. On verra ».

Un circuit de F-1

Ce sera un petit Innsbruck, peut-être, et un voyage qui, selon la description officielle, semble commencer par la Terre du Milieu des hobbits. Ruisseaux pittoresques, routes sinueuses et étroites, forêts peuplées, ponts de pierre et villages traditionnels, maisons aux toits à l’infini cherchant toujours de l’ombre, avant d’atteindre les terres mystiques du mont Fuji, le volcan, le plus haut sommet du Japon (3 776 mètres) que le les cyclistes grimperont à un peu plus d’un tiers de sa jupe (1451 mètres, le col Fuji Sanroku). Enfin, 17 kilomètres après la montée la plus dure, un col de 6 kilomètres à 11 %, le Mikuni, qu’Ion Izagirre compare à un petit Mortirolo, le culte de la modernité et de la vitesse représenté par le circuit de Formule 1 de Fuji, une montagne russe, en quel est le but.

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Nihel Beranger

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