Vaccination contre la rougeole : la France décide de rendre la vaccination obligatoire – Santé

La rougeole maîtrise la Rhénanie du Nord-Westphalie : après qu'environ 400 cas de rougeole ont été signalés dans le Land fin mai, ce nombre approche désormais les 500. En mai, une femme de 37 ans est décédée de la rougeole à Essen. Il existe une vaccination efficace. Mais si vous vous faites vacciner, cette décision est volontaire en Allemagne.

De nombreux médecins spécialistes des maladies infectieuses regardent désormais la France avec envie : il y a quelques jours, le pays a décidé de rendre obligatoire la vaccination des jeunes enfants contre onze agents pathogènes à partir de 2018. Une telle vaccination obligatoire n'est pas entièrement nouvelle pour les Français. Les vaccinations sont déjà obligatoires contre la polio, la diphtérie et le tétanos. Mais désormais, huit autres vaccins sont désormais obligatoires, qui n'étaient jusqu'à présent que recommandés, notamment contre la coqueluche, les oreillons, la rubéole – et aussi contre la rougeole. Comme le journal Libération Le Premier ministre Édouard Philippe aurait déclaré dans son discours à l'Assemblée nationale que des enfants ne devraient pas continuer à mourir de la rougeole « dans la patrie de Pasteur ». Louis Pasteur est considéré, avec le Britannique Edward Jenner, comme un pionnier du principe vaccinal.

Les parents ont surtout laissé passer la deuxième vaccination contre la rougeole

La France est le deuxième pays européen à imposer des exigences complètes en matière de vaccination pour les jeunes enfants. En mai, le gouvernement italien a adopté une réglementation similaire, selon laquelle les enfants devront désormais être vaccinés contre 12 agents pathogènes. Ici aussi, il s'agissait d'une épidémie de rougeole. L’Allemagne, en revanche, est loin d’avoir franchi une telle démarche. Il y a deux ans, le ministre fédéral de la Santé, Hermann Gröhe, a déclaré que la vaccination obligatoire, du moins contre la rougeole, n'était « pas taboue » en Allemagne. En mai de cette année, il a toutefois annoncé que les exigences en matière de vaccination étaient « suffisamment strictes ». Outre la possibilité qui existe depuis 2015 d'exclure temporairement les enfants et les jeunes non vaccinés de la garderie ou de l'école, les crèches devront désormais signaler aux autorités sanitaires si les parents refusent de donner des conseils en matière de vaccination. C'est ce qu'indique la « Loi pour la modernisation de la surveillance épidémiologique des maladies transmissibles », votée début juin par le Bundestag et qui sera votée au Bundesrat ce vendredi.

Mais en principe, les vaccinations restent volontaires. La Commission permanente de vaccination de l'Institut Robert Koch (Stiko) recommande de vacciner les enfants d'âge préscolaire contre un total de 13 agents pathogènes, qui peuvent tous entraîner des maladies entraînant de graves complications. Outre la diphtérie et la coqueluche, la liste comprend également les pneumocoques, la varicelle et le tétanos. Toutefois, la vaccination contre la rougeole reste la priorité absolue. Selon les données actuelles des examens d'entrée à l'école, ce n'est que dans le Bade-Wurtemberg que moins de 95 pour cent des débutants sont vaccinés. Cependant, la deuxième vaccination contre la rougeole, qui selon Stiko devrait avoir lieu avant l'âge de deux ans, n'a lieu comme prévu dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale et dans le Brandebourg que pour un nombre suffisant d'enfants. Dans tous les autres Länder, le taux de vaccination nécessaire de 95 pour cent n’est pas atteint. Dans le Bade-Wurtemberg, ce chiffre est même bien inférieur à 90 pour cent. Étant donné que les enfants sont généralement vaccinés dans le cadre d’une triple vaccination, les taux d’oreillons et de rubéole semblent tout aussi mauvais.

Selon Stiko, il n'y a rien de mal médicalement à ce qu'un grand nombre de vaccins soient administrés, dont la plupart doivent être administrés au cours des premiers mois de la vie. Néanmoins, de nombreux parents craignent que les nombreux vaccins ne submergent le système immunitaire encore faible de leurs enfants. « Le fait est que les enfants d'aujourd'hui sont vaccinés contre plus de maladies qu'auparavant », indique le site Internet de l'Institut Robert Koch. Selon Stiko, la protection vaccinale est assurée de manière beaucoup plus douce. Le nombre d'antigènes différents dans les vaccins a considérablement diminué, par exemple dans le vaccin contre la coqueluche, passant de 3 000 à 150. Les infectiologues appellent antigènes les caractéristiques d'un agent pathogène auquel le système immunitaire réagit et dont il doit se souvenir en permanence. Cette mémoire immunologique est à la base de la protection vaccinale.

Au moins dans le cas de la rougeole, une telle protection est également souhaitée par la majorité en Allemagne. Selon des sondages, plus des trois quarts des Allemands sont favorables à une vaccination obligatoire contre la maladie. Cependant, même les partisans de la vaccination obligatoire ne sont pas d’accord sur la rigueur avec laquelle cette exigence devrait être appliquée. En Italie, le gouvernement fait preuve de dureté : les enfants qui n'ont pas reçu les douze vaccins obligatoires avant de commencer l'école ne peuvent pas commencer les cours et les parents s'exposent à de lourdes amendes. On ne sait pas encore jusqu’où iront les Français avec la définition d’une protection vaccinale « obligatoire ». La ministre française de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé jeudi à la télévision française qu'elle développerait des exceptions pour les parents qui ne souhaitent pas faire vacciner leurs enfants, même après une information et des conseils complets. « Le but n'est pas d'infliger des amendes, mais de procéder de manière pédagogique », a expliqué le médecin.

Nihel Béranger

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